Dans la dernière ligne droite, APS 2019, le salon de la sûreté et de la sécurité (du 1er au 3 octobre à la Porte de Versailles), dévoile un riche programme d’une quarantaine de conférences et ateliers.
À côté des 350 rendez-vous d’affaires prévus durant APS 2019, le salon phare de la sûreté et de la sécurité qui se déroulera du 1er au 3 octobre à Paris au Parc des expositions de la Porte de Versailles, les 6 500 professionnels vont rencontrer pas moins de 150 exposants comme Azenn, Bodet Software, Bolloré Protection, Dahua Technology, Elsylog, Group TKH, Hanwha Techwin, Hikvision, SimonsVoss Technologies Milesys, Vauban Systems. Mais, outre les 350 rendez-vous d’affaires, ils pourront également bénéficier d’un riche contenu en matière de sécurité, sûreté et lutte contre l’incendie grâce à près de 40 conférences et ateliers techniques.
Le nouveau visage de la fonction sûreté / sécurité
Parmi les grands enjeux, honneur d’abord aux femmes puisque l’édition 2019 d’APS présentera les résultats du baromètre du Club des femmes de la sécurité, sûreté et du numérique. En effet, le monde de la sécurité, sûreté et du numérique compte très peu de femmes. Certaines d’entre elles ont accepté de relater leur carrière. Bien sûr, on y discutera de la place et de l’apport des femmes dans le secteur. Pour sa part, la Croix rouge tiendra une conférence sur le devoir de vigilance (duty of care) des collaborateurs à l’international. Ce souci de la protection des personnes est au centre de la sécurité-sûreté. A tel point que la fonction sûreté prend un nouveau visage. C’est, du moins, le thème de discussion que tiendra PwC pour répondre aux enjeux stratégiques et aux nouvelles menaces. A cet égard, le célèbre cabinet a réalisé une étude sur la fonction sûreté auprès d’une vingtaine d’entreprises internationales de secteurs variés. « En Europe, aux États-Unis, au Japon, en Australie ou en Russie, les comité exécutifs des grandes entreprises ont désormais un niveau très élevé de sensibilité en ce qui concerne les enjeux de la sûreté-sécurité, constate Olivier Hassid, associé en charge de la sécurité et de la sûreté des entreprises chez PwC France. Aussi bien pour se conformer aux exigences réglementaires que pour contrer la menace terroriste et le vol d’information stratégique – pour lequel certains certains pays sont particulièrement agressifs. Forts de ces éléments les comités exécutifs (Comex) réclament un renforcement de la sécurité de leur entreprise. »
Un secteur en profonde transformation
De même, au travers de l’enquête dont ils feront part, l’Agora des directeurs de la sécurité et le Groupement professionnel des métiers de la sécurité électronique (GMPSE) posent la question des nouveaux métiers en sécurité et sûreté pour demain. Entre autres, il s’agit « d’intégrer les sociétés d’installation de systèmes de sécurité électronique dans le périmètre du contrôle par le Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS). L’intérêt, c’est qu’il puisse émettre des cartes professionnelles pour les installateurs », nous expliquait en juillet dernier Jean-Christophe Chwat, président du GMPSE.
Importance cruciale du numérique
De son côté, l’Anitec indiquera Comment reconnaître une entreprise d’intégration compétente, quelles évolutions des services sont liées à la vidéo… Il est vrai qu’avec la montée du numérique, la réussite d’un projet tient essentiellement sur le dossier avant-vente. Quelle est alors la grille de lecture pour s’assurer de la qualité de la proposition ? Comment prendre en compte les enjeux de la sécurité informatique ? Comment replacer la sûreté au cœur du système global et des usages du projet ? Toujours dans le numérique, Olivier Edieu, président du cabinet Exokare, expliquera comment la digitalisation pourra accroître la qualité des services de sécurité-sûreté. « Lorsque je parle de digitalisation, il ne s’agit pas des équipements techniques qui sont déjà digitaux mais plutôt des activités exercées chaque jour par les personnes de la sécurité-sûreté : accueil des visiteurs, production et gestion des un badge de contrôle d’accès, accompagnement des visiteurs, a-t-il déclaré à Infoprotection.fr. En effet, la digitalisation de ces activités est comparable à celle du contrôle de gestion. L’intérêt, c’est de voir comment ces actions manuelles peuvent être numérisées. »
Importance majeure de la vidéoprotection
Côté vidéoprotection, les sujets fusent : l’AN2V exposera des retours d’expérience sur les détections automatiques d’anormalités audio ou vidéo à l’aide de l’intelligence artificielle. Quant à Yvelines numériques, elle dévoilera, avec l’AN2V, son programme pour une sécurité intégrée pour les bâtiments publics et les espaces publics à l’échelle d’un département. « Nous avons créé un centre départemental de supervision des images en décembre 2018 qui récupère les flux des 45 collèges du département des Yvelines (114 fin 2020), les cinq SDIS (50 fin 2020) et 80 bâtiments du conseil départemental ainsi que les salles de commandement de la police et de la gendarmerie départementales », précise Laurent Rauchette, directeur des opérations d’Yvelines Numériques. Sur le plan technique, Marc Pichaud, cofondateur du cabinet Just Do IP, animera plusieurs ateliers comme Monter son projet de vidéo protection : les points clés et les erreurs à éviter et Vidéoprotection performante et cybersécurisée : le diable est dans les détails ! Il y a quelques semaines, il confiait : « Qu’il s’agisse d’une PME, d’une grande ville ou d’une centrale nucléaire, il faut toujours commencer par analyser les risques potentiels, les zones de faiblesse du site, ce qui encourage la malveillance, ce qui va pousser à l’acte : absence de barrière ou de caméras de vidéosurveillance, une palette de produits High-Tech sur le parking. L’analyse des risques conditionne le nombre de caméras et d’équipements. » Limpide.
Questions d’aujourd’hui et de demain
Parmi les questions d’actualité, le Centre national de prévention et de protection (CNPP) abordera le thème Menaces cyber, des réponses adaptées avec des prestations certifiées. Un terrain sur lequel la Police judiciaire le rejoindra avec la conférence Les moyens de lutte contre la cybercriminalité. Également sujet d’actualité, Didier Gueguen, président de la société Négociation de crise, 26 ans de police dont 13 ans à l’antenne de Bordeaux du RAID (Recherche, assistance, intervention, dissuasion) en tant qu’opérateur et négociateur de crise, nous dévoilera ses conseils et les bonnes pratiques dans l’art de négocier avec un individu en situation de crise. « La négociation avec des forcenés retranchés, parfois avec prise d’otages, ou avec des suicidaires dangereux, c’est un peu comme la négociation commerciale : on utilise l’écoute active, la recherche d’empathie pour faire en sorte qu’il se rende sans dommage collatéral. » Dans un registre proche, La Poste fera part de ses retours d’expérience avec la conférence intitulée Quand l’incivilité devient agression, quelles réponses apporter ? En matière de lutte contre le feu, la fédération française des métiers de l’incendie (FFMI) expliquera comment bien choisir son prestataire de formation-prévention au risque d’incendie et proposera un label précurseur pour s’y retrouver. Dans cet ordre d’idée, le CNPP parlera du nouveau paradigme qu’apporte de la « loi pour un État au service d’une société de confiance » (ESSOC) dans atelier Approche performancielle en sécurité incendie. En ce qui concerne l’avenir, le secteur n’est pas en panne d’idées. Ficucial parlera d’hyperveurs dopés à l’IA (Fiducial). A son tour, l’AN2V dessinera les contours de ce que sera la sécurité dans 10 ans. Et Bilel Benbouzid, maître de conférence au Laboratoire Interdisciplinaire Sciences Innovations Sociétés (LISIS) de l’Institut francilien Recherche, Innovation, Société (Ifris), mettra en lumière ce qu’est la police prédictive en nous amenant à nous interroger sur les garde-fous à concevoir.
Erick Haehnsen
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