D’ici 2020, plus de 200 satellites vont être lancés pour l’observation de la terre. De quoi renforcer la surveillance des forêts, des vignes et des cultures, du littoral ou encore des zones urbaines et des sites industriels. Une activité sur laquelle se positionne Telespazio France, la filiale du groupe Telespazio (2.500 personnes dans le monde dont 380 en France) créé par Finmeccanica et Thales Compagnie.
Basée à Toulouse, l’entité française a pris l’initiative de lancer en 2012 le programme de recherche »EarthLab Galaxy » avec des partenaires publics et privés. L’enjeu étant de développer des services innovants à valeur ajoutée reposant d’un côté sur des moyens satellitaires (satellites d’observation optique et radar, satellite de navigation et de télécommunication), combinés à des technologies d’observation locales complémentaires (caméras et autres capteurs au sol et/ou embarqués sur des drones et avions), et, de l’autre côté, sur des technologies numériques de pointe (logiciels dans le Cloud, analyses de Big Data, etc) dédiées à la mise à disposition des informations requises pour le pilotage et à la gestion d’une activité.
Ce programme de recherche se concrétise avec la création de trois centres EarthLab. Le premier mené en partenariat avec le conseil régional d’Aquitaine s’est ouvert en 2013 et concerne la surveillance des vignes, des forêts et du littoral. Il vient d’aboutir au lancement des premiers services dédiés au pilotage de l’activité des viticulteurs avec notamment un outil d’aide à l’optimisation des apports de produits phytosanitaires.
« Nous venons de signer nos premiers contrats et une dizaine d’emplois ont ainsi déjà pu été créés sur la trentaine de prévus », indique Jean-Marc Gardin, le PDG de Telespazio France et directeur général adjoint du groupe Telespazio qui a par ailleurs ouvert un second EarthLab avec le gouvernement du Gabon afin de renforcer la sécurité dans le Golfe de Guinée, aider à préserver les réserves halieutiques ainsi que le littoral, et suivre l’exploitation pétrolière offshore.
Dans la foulée, Telespazio France vient d’inaugurer son troisième EarthLab baptisé EarthLab Luxembourg. Il s’agit d’une Joint Venture créée par Telespazio France avec le groupe Post, opérateur national luxembourgeois en charge des postes et télécommunications, et la société Hitec basée au Luxembourg spécialisée dans l’ingénierie logicielle. Sans oublier E-Geos, filiale commune de Telespazio (80%) et de l’agence spatiale italienne (20%). Entreprise leader dans l’observation de la terre et l’information géospatiale, cette dernière produit notamment des cartographies d’urgence dans le cadre des catastrophes naturelles.
La nouvelle entité a été créée avec le soutien du gouvernement du Luxembourg à travers son agence pour la recherche et l’innovation Luxinnovation. Les futurs services porteront cette fois sur la surveillance des risques industriels et environnementaux. « Nos services de géo-information vont intéresser le secteur industriel, les assureurs et les gestionnaires d’actifs », précise Jean-Marc Gardin. Pour les industriels, l’offre d’EarthLab Luxembourg tombe à point nommé avec l’entrée en vigueur de la nouvelle directive Seveso 3. « Cette évolution de la réglementation porte, entre autres, sur le renforcement des moyens de prévention autour des installations afin de maîtriser les risques liés à leur environnement, qu’ils soient d’origine climatique ou géographique », rapporte Didier Rigal, directeur de la Business Unit Geo information.
Telespazzio et ses partenaires prévoient de commercialiser d’ici deux ans leur premier logiciel de gestion des risques industriels. Disponible en mode SaaS (Software as a service), il aidera les industriels à piloter leurs plans d’action et de sauvegarde avec des alertes et des tableaux de bords et à informer les autorités ainsi que les populations concernées. Comme ses prédécesseurs, ce troisième EarthLab devrait générer à terme une trentaine d’emplois et un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros.
Eliane Kan
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