On ne plaisante pas avec la mise en sécurité d'un ERP ou d'un IGH. Mais il est parfois difficile de s'y retrouver. Petit rappel technique et réglementaire...
Les dangers du feu et de ses effets sur les personnes, les ouvrages et l’environnement sont l’une des préoccupations majeures de tous les intervenants dans le domaine de la construction et de la rénovation des bâtiments. Dans un immeuble, les éléments permettant la mise en sécurité incendie du bâtiment sont nombreux et variés. Tous doivent respecter des règles d’installations, des normes, etc. De tous, dépend la gravité du sinistre et la survie des éventuels occupants du bâtiment. Le Système de sécurité incendie (SSI) regroupe l’ensemble des systèmes servant à collecter les informations ou les ordres liés à la sécurité incendie au travers d’un Système de détection incendie (SDI) ou d’un Système de mise en sécurité incendie (SMSI). Dans tous les SSI, le compartimentage et le désenfumage sont indissociables, car complémentaires. Pour mettre en valeur l’importance de ces notions, nous pouvons citer l’article MS 53 des dispositions applicables aux ERP qui stipule : » Le système de sécurité incendie d’un établissement est constitué de l’ensemble des matériels servant à collecter toutes les informations ou ordres liés à la seule sécurité incendie, à les traiter et à effectuer les fonctions nécessaires à la mise en sécurité de l’établissement.
La mise en sécurité peut comporter les fonctions suivantes :
> le compartimentage (au sens large, non limité à celui indiqué à l’article CO25),
> l’évacuation des personnes (diffusion du signal d’évacuation, gestion des issues),
> le désenfumage,
> l’extinction automatique,
> la mise à l’arrêt de certaines installations techniques.
Clapets, portes, cloisons, écrans et autres calfeutrements
Le compartimentage coupe-feu permet de limiter la propagation du feu et de ses effets dans un bâtiment. Il est assuré par ses éléments de construction murs et planchers, mais remis en cause par toutes les ouvertures pratiquées au travers, comme les portes, les conduits de ventilation, les passages de câbles ou de tuyaux, etc. Lors d’un incendie, il convient donc de fermer tous ces passages à l’aide de matériaux, produits ou systèmes d‘étanchéité restituant le degré de résistance au feu de l’élément de construction concerné.
• Les clapets coupe-feu
De forme cylindrique ou parallélépipédiques et disposés dans les murs ou planchers, les clapets coupe-feu sont munis d’une lame pivotante ouverte en fonctionnement normal, qui se referme en cas d’incendie, assurant ainsi une parfaite étanchéité aux flammes et aux gaz chauds entre deux volumes.
• Les portes ou fermetures coupe-feu
Les portes coupe-feu sont composés de plusieurs éléments : le dormant, l’ouvrant constitué d’un ou de deux vantaux, de la quincaillerie (serrures, paumelles, poignées, etc.) et d’équipements optionnels, comme les impostes.
Le choix des portes coupe-feu doit tenir compte avant tout de la réglementation concernant le type de bâtiment dans lequel elles devront être installées, ainsi que de leur utilisation. Elles devront être obligatoirement équipées d’un mécanisme asservi à un système de détection incendie. Pour le Groupement des fabricants et fabricants installateurs de matériels coupe-feu et d’évacuation des fumées (GIF), trop de portes coupe-feu sont encore installées sans tenir compte des notices fabricants. Plusieurs désordres sur chantier ont pu être constatés :
> incompatibilité des supports avec la fermeture à poser, surtout rencontré dans le cas des portes coulissantes.
> manque de respect des conditions des liaisons de la fermeture avec le mur, particulièrement concernant les fixations.
> manque de respect des calfeutrements ou de l’isolation entre mur et fermeture en utilisant des produits non conformes au PV. Forts de ces constatations et pour valoriser la certification NF de leurs produits, les industriels fabricants de fermetures coupe-feu métalliques ont donc établi en commun au sein du GIF des recommandations professionnelles de mise en oeuvre.
• Les cloisons et murs coupe-feu
Les murs et cloisons coupe-feu ont pour vocation d’éviter la propagation du feu à un local mitoyen. du 22 mars 2004, ils doivent résister, en laboratoire, pendant un temps donné aux conditions d’un feu conventionnel, être étanche aux gaz chauds, et la température ne doit pas dépasser 140° C en moyenne et 180° C en un point.
• Les écrans de cantonnement
Les écrans de désenfumage ont pour vocation de concentrer les fumées dans un volume déterminé afin de faciliter leur évacuation vers les points d’extraction. Outre les écrans de cantonnement traditionnels composés de matériaux rigides, notons ceux constitués de toile équipée s’enroulant sur un axe logé dans un coffre dissimulé au plafond. Sur un ordre de mise en sécurité, les écrans mobiles actionnés par un moteur électrique descendent à une hauteur prédéterminée au dessus du sol.
• Les calfeutrements coupe-feu de pénétrations
Les calfeutrements coupe-feu de pénétrations comprennent tous les produits ou systèmes d’obturation préservant l’intégrité coupe-feu d’un élément de construction traversé par tous types de canalisations, câbles, chemins de câbles, tuyaux PVC ou métalliques, etc.
Un ennemi à évacuer : les fumées
Les fumées opaques et les gaz dégagés lors d’un incendie sont, de par leur température et leur toxicité, le plus souvent mortels, aussi est-il important de maîtriser et de contrôler leur évacuation. Le rôle en est confié aux systèmes de désenfumage qui auront pour objectif de canaliser leur circulation, de limiter leur propagation aux autres parties du bâtiment et de rendre praticables les accès utilisés pour l’évacuation des personnes et l’intervention des secours. Le désenfumage s’applique à tous lieux où du public, des occupants, ou bien des travailleurs peuvent être admis, à savoir les ERP, les immeubles de grande hauteur (IGH), les bâtiments d’habitation, les industries, les locaux de stockage, etc. Pour obtenir un bon désenfumage, plusieurs contraintes principales sont à respecter : la stratification des fumées et le volume à désenfumer lié directement au compartimentage et au débit des conduits. La stratification est l’accumulation de couches d’air possédant des températures différentes. Du fait que l’air chaud possède une aptitude naturelle à s’élever, une différence importante de température entre le point haut et le point bas d’un local peut être constatée. C’est pourquoi les bouches d’arrivée d’air frais sont placées au plus près du sol et les bouches d’extraction le plus haut possible, la circulation d’air ainsi provoquée évite la stagnation des fumées. Les solutions et règles de calcul pour l’installation de systèmes de désenfumage dépendent de la réglementation à laquelle est soumis l’établissement ou le bâtiment concerné, avec des paramètres variant selon la destination finale des locaux ERP, IGH, établissements industriels et commerciaux, bâtiments d’habitation et varient en fonction de leur surface, de leur type, et de leur destination. Il existe deux types de désenfumage : le désenfumage naturel et le désenfumage mécanique.
• Le désenfumage naturel
Il consiste à évacuer les fumées par effet de tirage en provoquant un balayage satisfaisant du volume du local à désenfumer. L’effet de tirage s’obtient par la mise en place d’amenées d’air neuf en partie basse du local, et d’évacuation des fumées et de la chaleur en partie haute de ce dernier. En cas d’incendie, le déclenchement des amenées d’air neuf et des évacuations de fumées doit être simultané. Trois produits composent un système de désenfumage naturel : les amenées d’air frais, les évacuations de fumée et le système de commande. Les amenées d’air frais peuvent être réalisées par : des ouvrants en façade, les portes des locaux à désenfumer donnant sur l’extérieur, des escaliers non encloisonnés et des bouches (raccordées ou non à des conduits). Les évacuations de fumées peuvent être réalisées par des ouvrants en façade, des exutoires et des bouches. Les systèmes de commande doivent être choisis et adaptés en fonction du fonctionnement des produits d’amenée d’air frais et d’évacuation de fumée sélectionnés.
• Le désenfumage mécanique
Dans ce cas, le désenfumage est assuré par des extracteurs mécaniques de fumées et des amenées d’air naturelles ou mécaniques disposées de manière à assurer un balayage correct du volume à désenfumer. Ce balayage peut être complété par une mise en surpression relative des espaces à mettre à l’abri des fumées. Si un local est ventilé en permanence (renouvellement d’air, chauffage ou conditionnement d’air), son système de ventilation peut être utilisé pour le désenfumage. Dans ce type d’installation, le balayage des fumées est assuré par un ou plusieurs ventilateurs. Pour mémoire : sont appelés exutoires, les dispositifs d’évacuation des fumées installés en toiture et ouvrants ceux installés en façade des bâtiments.
• Les conduits et gaines
Sont appelés conduits, tous les volumes servant au passage d’un fluide déterminé, y compris l’électricité. Ne pas confondre avec une gaine qui peut être constituée de plusieurs conduits. La propriété principale d’un conduit de ventilation ou de désenfumage est sa propre résistance à un feu intérieur ou extérieur selon son utilisation. Le calfeutrement des joints autour des conduits, au droit des éléments de constructions traversés (dalles ou voiles), doit également faire l’objet d’un soin particulier et être réalisé selon les spécifications des fabricants conformément aux procès-verbaux d’essais s’y rattachant.
Normalisation européenne et certification NF
L’avancement de la norme européenne est dissemblable selon les secteurs d’activité. Par exemple, depuis le 5 août 2004, le marquage CE est applicable pour les écrans de cantonnement et les exutoires de fumées. De leur côté, les ventilateurs de désenfumage, depuis le 1er septembre 2005, sont soumis à la nouvelle norme européenne NF-EN-12101-3. Cette norme fait à la fois office de norme d’essais et de norme de produit de construction, qui sont deux éléments obligatoires pour obtenir le marquage CE.
L’arrêté du 2 juillet 2004, publié au JOF du 5 août 2004, fixe les dates de mise en application, à savoir : > celle du 5 août 2004 permettant aux industriels de mettre sur le marché des ventilateurs marqués CE. > celle d’après le 31 août 2005 donnant obligation de ne mettre sur les marchés que des ventilateurs de désenfumage marqués CE avec, toutefois, la possibilité jusqu’au 31 décembre 2006 de vendre les stocks non marqués CE mis sur le marché avant le 1er septembre 2005. En ce qui concerne les clapets coupe-feu, la méthode d’essai au feu stipulée par l’arrêté du 3 août 1999 a été remplacée par la norme d’essai au feu européenne NFEN- 1366-2. Elle est appliquée par les laboratoires français depuis le 1er avril 2004. Les différences majeures différenciant la méthode d’essais européenne de celle française concernent le laps de temps de 2 minutes à compter du début de l’essai dans lequel le clapet coupe-feu doit se fermer, le positionnement du clapet (horizontal ou vertical), l’indication du sens du feu et le débit de fuite à froid. A souligner néanmoins qu’en dehors d’une obligation de marquage, les procès-verbaux français délivrés par un laboratoire d’essais agréé resteront valides jusqu’en avril 2011. Jusqu’à cette date, le marché verra progressivement apparaître des clapets coupe-feu conformes à la norme NF-EN 1366-2, en complément de clapets possédant des procès-verbaux habituels conformes à l’arrêté du 3 août 1999.
• La certification NF des produits
L’objectif du Gif est de conserver les marques volontaires NF portant sur les caractéristiques des produits » composant du SSI » en complément du marquage CE. Enfin, on peut noter avec satisfaction ajoute le Gif, que les articles DF et l’instruction technique 246, revus en 2004, font référence au vocabulaire européen : » F400 -90 » remplace » 400° – 1 h » pour l’exigence des ventilateurs de désenfumage. Aucun doute, le ventilateur de désenfumage français est maintenant CE !
Quelques nouveautés…
• Une gamme complète chez Hexadome
Hexashed, un lanterneau monté sur costière métallique, dont l’originalité réside dans sa surface éclairante. Contrairement aux lanterneaux classiques qui ont une surface éclairante qui suit le plan de la toiture, il possède une surface éclairante inclinée à 45°. En reprenant le principe des toitures sheds pour la conception de ses lanterneaux Hexashed, le bureau d’études d’Hexadome apporte aux maîtres d’ouvrage une solution qui permet de répondre à la double attente des bâtiments modernes, à savoir une lumière naturelle de qualité et une réduction de l’apport de chaleur. Hexashed contribue à un rendement lumineux performant, supprime l’éblouissement et diffuse un éclairement homogène. Sa face réfléchissante distribue indirectement les rayonnements solaires et procure ainsi une ambiance lumineuse agréable. En évitant un éclairement direct par les rayons du soleil et en orientant la face éclairante de l’appareil vers le nord, l’effet de serre à l’intérieur des bâtiments est supprimé.
Hexacac est une gamme de lanterneaux et d’exutoires de désenfumage dont les éléments de l’appareil sont réalisés en inox 316 L et montés sur une costière polyester.
L’alliance de ces deux matériaux garantit une bonne résistance aux détériorations qui peuvent être causées par des milieux agressifs, tels que les bords de mer. Ces appareils sont disponibles pour toutes les fonctions de la gamme existante, que ce soit pour une utilisation de confort (éclairement zénithal, aération ou accès toiture) ou une utilisation pour le désenfumage naturel. Hexacac Norm MVP est admis à la marque NF exutoire de désenfumage. Hexaonde Tourelle est un ventilateur mécanique avec rejet horizontal conçu pour l’extraction de l’air vicié dans les ERP, les IGH, établissements industriels et les cuisines professionnelles. Agréée F400 120 (résistance 400° pendant 2 h), Hexaonde Tourelle présente une facilité d’installation et d’entretien, et un niveau sonore particulièrement faible.
• Un nouveau rideau résistant au feu vient enrichir la gamme Boullet
Il s’agit d’un rideau E60 testé sur un convoyeur à bande continue. Cet essai au feu a été réalisé selon la norme européenne au laboratoire d’essai du CTICM ; le classement de résistance au feu concerne bien l’ensemble fermeture/ convoyeur, le montage d’essai étant constitué d’un tronçon complet de convoyeur, d’un rideau avec ses mécanismes de fonctionnement et d’un dispositif additionnel destiné à conférer au mécanisme de convoyage sa résistance au feu. Rappelons en outre que Boullet dispose, dans sa gamme, d’un rideau résistant au feu testé sur un système de carrousel à bagages largement utilisé sur le nouveau système de tri bagages de l’aéroport de Roissy- CDG. Ce produit dispose lui aussi d’un PV de classement officiel délivré par le CTICM. Boullet poursuit ainsi le développement de produits destinés spécifiquement au compartimentage des systèmes de convoyage de bagages dans le domaine aéroportuaire. Ces dispositifs peuvent, bien entendu, être utilisés dans d’autres domaines, tels l’industrie ou la logistique.
> Souchier, à l’écoute des maîtres d’ouvrage
Certilight est le dernier-né de la gamme d’exutoire de fumées pour la toiture. A l’écoute des maîtres d’ouvrage, ses différents services se sont mobilisés pour concevoir un produit qui répond aux exigences modernes de conception des bâtiments, tant au niveau de l’isolation thermique, de l’isolation phonique que des performances de charge d’ouverture. Il a été conçu suivant les principes préconisés et les contraintes imposées par :
• la norme européenne EN 12101-2 ;
> la Réglementation thermique 2005 pour l’isolation thermique ;
> les principes d’isolation phonique ;
> les indications d’aération naturelle.
Pour répondre à l’ensemble des besoins des architectes, des maîtres d’ouvrage et des prescripteurs, Certilight est prévu pour être posé en toiture ou intégré dans les verrières. Cet exutoire de fumée et de chaleur à deux vantaux est disponible sur mesure jusqu’à 6 m2 de surface et dans tous les types de finition : vitré ou opaque, pour l’isolation thermique et/ou phonique, avec manoeuvre électrique ou pneumatique.
En savoir plus
Cet article est extrait du Magazine APS 152 – numéro de Juin 2006.
Pour plus d’information sur nos publications, contactez Juliette Bonk .
Commentez