Ils sont partout ! Peintures, cosmétiques, packaging, jouets, biberons, boîtes de conserve, composants électroniques, vêtements, engrais…les perturbateurs endocriniens tels que les oestrogènes stéroïdiens, le bisphénol A ou encore les agents ignifuges bromés, se tapissent dans un grand nombre de produits industriels ou grand public. Or, ils sont extrêmement nocifs pour la santé. On les accuse notamment d’être responsables de dérèglements hormonaux, des troubles de la fertilité ou de la croissance, mais aussi de certains cancers. Face à ce problème, François de Rugy, ministre de la Transition écologique, et Agnès Buzyn, ministre de la Santé, ont dévoilé un nouveau plan afin de mieux identifier ces substances.
Un plan correcteur
Il faut savoir que le gouvernement n’en est pas à son premier plan. En 2014, était initiée sa première « Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens » (SNPE). Or, il y a un an, plusieurs organismes publics parmi lesquels l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS), se sont mobilisés pour dénoncer une stratégie jugée insuffisante. Une seconde SNPE devrait donc s’étaler de 2019 à 2022. Destiné à mieux informer et protéger les citoyens et les salariés, ce plan devrait être soumis à consultation publique jusqu’au 8 février.
Trois catégories
Concrètement, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a trois ans pour dresser une liste de perturbateurs endocriniens selon trois catégories, « suspecté », « présumé » et « avéré », en s’inspirant de la méthode existante pour classer les substances cancérogènes. Ce qui représente une avancée non négligeable face à la réglementation européenne qui n’inclut toujours pas les substances “suspectées”, ni les produits phytosanitaires et biocides.
Un site d’information
Par ailleurs, le gouvernement a décidé de créer un site d’information sur les produits chimiques en général et en particulier sur les perturbateurs endocriniens. Il s’agira également d’organiser des formations dédiées aux personnels de santé, ou encore d’injecter des fonds dans la recherche scientifique à ce sujet.
Ségolène Kahn
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