« Traditionnellement, le contrôle d’accès exige deux choses : de l’énergie, à savoir une connexion au réseau électrique et au réseau Ethernet ainsi que de l’intelligence centralisée dans un serveur, remarque Roland de la Chapelle, directeur et cofondateur de Locken (groupe Sarti) qui, lors de la création de la société il y a 10 ans, s’est lancé dans le concept de contrôle d’accès sans câblage. Dans les configurations classiques, l’intelligence réside principalement dans le serveur, très peu dans le badge. »
A contre-courant. Dès le départ, Locken a voulu inverser radicalement la donne en logeant toute l’intelligence (ou presque) du système dans la clé. « Nos modèles de clé embarquent une puce électronique active, une batterie (rechargeable ou non), de la mémoire et des puces communicantes. Nous avons commencé avec des communications infrarouges, puis un port micro-USB et enfin une connexion Bluetooth 2.0 vers les smartphones Android et WindowsPhone », précise Roland de la Chapelle. Résultat, il n’est pas nécessaire de tirer des câbles ni d’installer des serrures à gâchette électrique pour mettre en place la solution. Il suffit d’un tourne-vis pour poser le nouveau cylindre. Et même si le prix de notre clé est 3 à 5 fois plus élevé que celui d’une clé mécanique, le coût final d’une installation est 5 fois moins cher. »
Aucun mouvement mécanique. En effet, le cylindre est le second maillon de la chaîne de valeur du contrôle d’accès sans câblage, version Locken. « Cependant, ce cylindre possède une puce électronique passive qui est activée grâce à l’énergie de la clé. Du coup, la serrure n’est pas automatisée. D’ailleurs, on n’insère pas la clé dans le cylindre. Néanmoins, il faut déverrouiller à la main pour ouvrir la porte. Il n’y a donc aucune pièce mécanique en mouvement, poursuit le patron de Locken, basée à Courbevoie (92), qui destine ses solutions à des sites isolés et de très grandes dimensions, comme les parcs logistiques, les usines ou les stations de traitement d’eau. L’avantage, c’est qu’on s’affranchit des insertions de salissures et qu’on évite les intrusions frauduleuses. Par la même occasion, on réduit la maintenance au maximum. » Des arguments convaincants. « En 10 ans, nous avons livré 1 million de systèmes sur 100 000 sites en Europe », souligne Roland de la Chapelle.
App Android et WindowsPhone. Fin 2013, Locken a sorti une application mobile qui, outre le site Web, accroît l’intelligence du système en faisant de la clé un objet connecté à Internet. Déjà l’application Web (sur PC) permettait de changer les mots de passe, d’activer des clés, de prévoir des plages d’autorisation d’accès zone par zone, notamment pour les salariés et les prestataires d’un site. Avec l’App mobile, les services de Locken vont plus loin : l’utilisateur peut appeler en arrivant sur le site pour recevoir son code d’accès sur un smartphone qui va communiquer en Bluetooth avec la clé. Le sésame se met à l’heure du nuage.
Erick Haehnsen
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