En cas d’accident grave, les chances de survie d’une victime chutent de 10% toutes les minutes. Il est donc crucial d’agir au plus vite. Partant de ce constat, deux pompiers professionnels du Rhône, Ganème Asloune et Mehdi Boudjema, ont eu l’idée d’élaborer une application smartphone qu’ils ont baptisée « Permis de sauver ». Ce dispositif permet de géolocaliser et mobiliser toute personne formée au secourisme sur une intervention, avant l’arrivée des pompiers. Une innovation qui a bien mérité de recevoir hier soir le Trophée de la solidarité lors de la cérémonie des Trophées Europe 1 de l’Avenir.
Un dispositif relié au 18
Toute personne détenant au minimum un diplôme de secourisme est invitée à télécharger cette application gratuite reliée au centre opérationnel des sapeurs-pompiers, chargé du traitement des appels du 18. En cas d’alerte critique, l’app, prévenue par le centre d’appel, géolocalise alors les membres sauveteurs les plus proches du blessé et leur envoie un “push” afin qu’ils interviennent le plus rapidement possible, par exemple pour un massage cardiaque. Bien sûr, cette plateforme n’a pas vocation à remplacer les services de secours, mais de servir de relais en attendant l’arrivée des secours.
Par ailleurs, l’application dispose de modules destinés à faciliter l’intervention du bénévole. Par exemple, le calcul de l’itinéraire le plus rapide vers la victime, la localisation des défibrillateurs les plus proches ou encore un dispositif de communication vidéo live avec les services d’urgence, pour administrer les premiers soins sans risquer de faire une erreur qui pourrait être fatale à la victime.
Trois niveaux de compétences
L’application trie ses membres selon leur degré de compétences. A chaque inscription, l’utilisateur doit téléverser son diplôme de sauveteur s’il en possède un pour passer du niveau 1 au niveau 2. Quant au niveau 3, il est réservé aux secouristes professionnels comme les sapeurs-pompiers professionnels, infirmiers ou des médecins du SAMU. Un gage de confiance et de sécurité considérable.
Il faut savoir que le temps d’intervention des secours est en moyenne de 13 minutes en ville. Or, il peut s’étirer jusqu’à une heure et demie dans certaines campagnes, selon le SAMU. Ce dispositif est donc particulièrement important en province. De fait, quatre départements (Alpes de Haute-Provence, Rhône, Vienne, La Réunion) ont déjà opté pour cette solution qui permet de gagner de précieuses minutes dans des zones rurales et difficiles d’accès. Qui plus est, l’Union départementale des sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône s’apprête à signer une convention avec les auteurs de l’application. Grâce à ce partenariat, les bénévoles pourront bénéficier d’une formation aux gestes de premiers secours ou encore pour améliorer leurs compétences auprès des sapeurs-pompiers.
Ségolène Kahn
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