Chaque jour, 1.000 personnes sont diagnostiquées d’un cancer. Sur cette population, 400 salariés sont concernés. Ce phénomène n’est évidemment pas récent puisqu’on estime à plus d’un million le nombre de personnes directement affectées par la maladie. Sans compter ceux et celles qui déplorent un enfant ou un proche touché par le cancer. Dans la majorité des cas, ces salariés éprouvent des difficultés ou des réticences à en parler à leur employeur ou à leur manager. On comprend pourquoi, « Un tiers des personnes ont quitté leur emploi 2 ans après le diagnostic » , soulève Anne-Sophie Tuszynski qui a co-fondé avec Catherine Dardelet et Cathie Malhouitre l’association Cancer@work.
Programme pilote. Créée en 2012, cette structure vise à favoriser l’insertion et le maintien dans l’emploi des personnes confrontées au cancer. Cet objectif a suscité l’intérêt d’une quinzaine d’entreprises qui ont adhéré à l’association. Citons, entre autres, Elior, Laboratoires Roche, RTE, SNCF. Sans oublier Altran, leader mondial du conseil en innovation et ingénierie avancée qui s’est lancé avec Cancer@work dans un programme pilote.
Baromètre. « D’abord, il s’agit de sensibiliser ses salariés sur la question du cancer afin de libérer la parole », explique Anne-Sophie Tuszynski. Les actions de communication ont fait intervenir des médecins, psychologues et un philosophe mais aussi d’anciens malades venus apporter leur témoignage. Une fois la parole libérée dans l’entreprise, l’association s’est efforcée de cerner les attentes prioritaires des salariés. Cette deuxième étape s’effectue en deux temps : d’une part via des entretiens individuels auxquels participent une dizaine d’employés volontaires. Et d’autre part via le déploiement auprès de tous les salariés d’Altran d’un questionnaire d’une trentaine de questions qui servira à construire un baromètre spécifique à l’entreprise.
Programme sur 3 ans. Les résultats des entretiens individuels et du baromètre seront audités par la direction d’Altran afin de définir les actions prioritaires à mener, en concertation avec la DRH et les représentants du personnel. Au terme de ce programme prévu sur trois ans, les salariés sauront identifier leur interlocuteur en interne afin de parler du cancer qui les touche. Et comment mettre en œuvre les mesures prévues par l’entreprise pour les aider à conserver leur travail.
© Eliane Kan
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