Dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, les chutes de hauteur sont la seconde cause de décès par accident du travail, derrière les accidents de circulation. Un chiffre qui donne toute son importance au métier d’échafaudeur. Car c’est lui qui construit, dresse et démonte les échafaudages utilisés dans la construction navale, l’industrie mais aussi et surtout par les professionnels du bâtiment.
Besoin de formation. Pourtant, jusqu’à présent, il n’y avait aucune formation initiale amenant au métier d’échafaudeur. « L’apprentissage se faisait essentiellement sur le tas, observe Véronique Gioannotti, proviseure du lycée des métiers du bâtiment Benjamin-Franklin de La Rochette (Seine-et-Marne). Or on a noté une demande en échafaudeurs de la part des entreprises qui nous disent manquer de personnel qualifié pour devenir des chefs d’équipes », note Véronique Giannotti.
Première en France. Pour pallier ce manque, le lycée Benjamin-Franklin ouvrira une Formation complémentaire d’initiative locale (FCIL) en septembre prochain. Une première en France. Le FCIL est un dispositif de l’Education nationale dont l’objectif est de répondre rapidement à des besoins de formation exprimés par le monde économique. Ce nouveau dispositif sera donc dans un premier temps en phase de test. Il ne sera pas non plus sanctionné par un diplôme. « Mais nos élèves passeront un certificat de qualification professionnelle (CQP), une reconnaissance de capacités par la branche professionnelle des échafaudeurs, précise la proviseure du lycée. Outre cette CQP, les élèves disposeront d’une attestation de formation à l’issue de la FCIL qui précisera les compétences acquises sur cette année de formation de niveau IV (niveau baccalauréat, ndlr). » Des bonus sur le CV qui peuvent faire la différence lors d’un recrutement.
La sécurité en fil rouge. Cette FCIL « échafaudeur » est donc plus à considérer comme un complément de formation. « Elle s’adresse autant à des jeunes sans diplômes qu’à des bacheliers qui souhaitent se spécialiser avant d’entrer sur le marché du travail », reprend Véronique Giannotti. 16 places seront ouvertes. Le recrutement commencera en mars. La seule condition pour candidater est d’avoir 18 ans avant le 31 décembre 2014. « La formation se déroulera pour moitié au lycée et pour moitié en entreprise, explique Véronique Giannotti. Au programme, du français, des maths, un peu de droit du travail et du dessin technique. Bien sûr, l’accent sera mis sur les notions de sécurité au travail.
La formation d’échafaudeur bénéficie du partenariat de Layher, constructeur d’échafaudage. L’entreprise fournira ses logiciels de conception et de calcul d’échafaudages. Layher mettra également à disposition du lycée ses plateaux techniques, plusieurs fois dans l’année, lorsque la formation traitera de problématiques techniques particulières.
Fabrice Pouliquen
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