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Sûreté et sécurité

Le freinage automatique d’urgence sera obligatoire en 2020

Pour sauver des vies sur les routes, l’Union européenne ainsi qu’une cinquantaine de pays ont signé un accord visant à rendre obligatoire l’usage des systèmes avancés de freinage d’urgence (AEBS) à bord des véhicules neufs.

Après l’antiblocage de roues (ABS), le correcteur de trajectoire (EPS) et l’appel d’urgence, c’est au tour du freinage d’urgence autonome de devenir obligatoire d’ici 2020 dans tous les véhicules neufs en Europe. Selon Bruxelles, ce dispositif permettrait de sauver 1 000 vies par an. Si rien n’a encore été acté, une cinquantaine de pays dont les États-membres de l’Union européenne (UE) ainsi que le Japon et l’Australie se sont déjà engagés en signant un accord.

Passage obligatoire à la CEE-ONU
Il est prévu que le règlement soit adopté dès le mois de juin 2019 pour une application en 2020. Ce qui rendra le freinage d’urgence obligatoire, mais pas de manière rétroactive. En d’autres termes, seules les voitures neuves, les utilitaires légers tels que les camionnettes et les minibus de moins de neuf passagers sont concernés. En revanche, l’obligation n’est pas étendue aux véhicules déjà en circulation. Pour que le règlement soit formellement adopté, il devra d’abord être ratifié par le Forum mondial pour l’harmonisation des règlements concernant les véhicules de la Commission Economique pour l’Europe des Nations unies (CEE-ONU ) qui se tiendra en juin prochain. Une fois l’accord validé, il pourra alors être soumis aux États-membres, en vue d’une application définitive. En réalité, ce passage devant la CEE-ONU ne devrait être qu’une simple procédure, sachant que la Commission considère que « des systèmes avancés de freinage d’urgence, ou AEBS sont déjà disponibles pour certaines voitures dans certains pays mais il n’existait, jusqu’à présent, aucune exigence technique standard garantissant le bon fonctionnement de ces systèmes. »

Un détecteur de présence
Concrètement, il s’agit d’intégrer une caméra au sommet du pare-brise du véhicule. Munie de détecteurs de mouvements, elle est alors capable de repérer la présence d’un obstacle tel qu’un piéton ou un autre véhicule sur la trajectoire de la voiture. En cas de risque de collision, le programme alerte instantanément le conducteur, en faisant retentir une alarme sonore et en allumant un voyant rouge sur le tableau de bord. Si le conducteur ne réagit pas assez vite, le système prend le contrôle pour freiner jusqu’à l’arrêt total du véhicule.

9 500 décès par an en Europe
Dans un contexte où l’on ne parvient pas à endiguer la mortalité routière, les attentes sont importantes vis-à-vis des AEBS. En témoignent les chiffres de la Commission européenne qui déplore 9 500 décès sur le territoire en 2016 à la suite d’accidents urbains, dont 40% de piétons. Sachant que, selon l’organisation indépendante EuroNCAP, le freinage automatique d’urgence pourrait réduire de 38% le nombre de collisions à basse vitesse (moins de 60 km/h), et ainsi sauver de nombreuses vies.

Ségolène Kahn

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