En matière de solutions biométriques, le français Mereal Biometrics prend une longueur d’avance avec le lancement commercial d’une carte à puce intégrant une batterie rechargeable et un lecteur d’empreintes digitales. Il suffit d’y apposer son doigt pour déverrouiller l’application qui dialoguera alors avec le lecteur de contrôle d’accès. De quoi satisfaire aux exigences de la Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés).
4 ans de R&D. Habituellement assez restrictive sur l’utilisation de la biométrie, cette institution a autorisé en France l’expérimentation de cette carte biométrique dont la paternité revient au président du groupe de casinos Partouche, Patrick Partouche. Celui-ci a créé à Paris en 2009, à titre personnel et sur ses fonds propres, Mereal Biometrics qui a co-breveté la carte biométrique avec son associé et partenaire UINT. Cette entreprise de cinq personnes (dont un docteur et des ingénieurs en électronique et en informatique) a été fondée en 2008 dans l’Essonne. « Nous sommes spécialisés dans la conception, la fabrication et la commercialisation de cartes innovantes », indique Philippe Blot, président d’UINT et directeur général de Mereal Biometrics. 4 ans de recherche et développement ont été consacrés à cette carte à puce biométrique qui sera produite à Limoges, dans une salle blanche de 1.000 m2 où a déjà été injecté un million d’euros. « Nous comptons y investir trois autres millions d’euros grâce à une levée de fonds auprès de particuliers », prévoit Philippe Blot.
Capteur biométrique. A la différence des autres fabricants de cartes à puce, UINT entend maîtriser l’ensemble des étapes de production de la carte biométrique, depuis la conception du circuit électronique jusqu’à la plastification des cartes en passant par la pose des composants électroniques. Dont le capteur biométrique fourni par le suédois Fingerprint Cards. UINT compte embaucher une vingtaine de personnes à la production de ces cartes qui seront vendues 100 euros l’unité. Une fois le million de cartes atteint, le prix de la carte sera divisé par 5.
Actuellement, les prototypes sont testés par le groupe Partouche. « Les cartes servent à filtrer certains accès physiques comme les salles de vidéosurveillance, de contrôle de caisses, les datarooms où se trouvent les bases de données clients mais aussi les accès logiques comme les logiciels de gestion des machines à sous, décrit Patrick Partouche. Ces essais vont contribuer à stabiliser le produit avant de passer à sa production. »
Eliane Kan
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