La coactivité des piétons avec des engins mobiles génère plusieurs centaines d’accidents par an, rappelait en novembre dernier l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) dans sa lettre d’information. Or ces accidents, survenus sur des chantiers, sites industriels ou de recyclage des déchets, peuvent s’avérer mortels. En 2011, ils ont occasionné la mort de 10 personnes en France. Pourtant, ces tragédies pourraient être évitées à condition d’équiper les camions, chariots et autres véhicules de solutions de détection à base de laser, ultrasons, marqueurs radioélectriques, analyse d’images ou radar.
Basses fréquences. Nouveau venu sur ce marché, l’entreprise toulousaine PST fournit, pour sa part, un système très performant puisqu’il détecte les piétons de jour comme de nuit, quelles que soient les conditions météorologiques. « Grâce à une technologie que nous avons brevetée, notre équipement fonctionne même si les utilisateurs sont masqués par un conteneur métallique ou s’ils sont en position allongée sur le sol », fait valoir David Lewin, le fondateur de PST. Pour que le système fonctionne, les piétons doivent porter un terminal dédié émettant des basses fréquences. Les ondes émises sont détectées par une antenne fixée au sommet du véhicule et qui les transmet à un boîtier embarqué placé sous un siège. Ce calculateur analyse l’information et envoie ses données à un afficheur installé sur le pare-brise du véhicule. Le dispositif déclenche automatiquement une alarme sonore et visuelle lorsque le piéton entre dans une zone préalablement définie de pré-alerte ou d’alerte permettant ainsi d’assister le conducteur afin d’éviter un accident.
4 ans de R&D. Spécialisée dans la fabrication d’équipements électroniques et radio-électroniques pour la sécurité des personnes à terre ou à bord des navires, PST a consacré 4 ans de recherche à la réalisation de sa solution. L’entreprise regroupe une douzaine de personnes pour un chiffre d’affaires d’environ 600.000 euros pour 2012. Lauréate du prix Preventica 2013, la société toulousaine vient de déployer le SaveX dans 5 sites opérés par le groupe SEDE, spécialiste du traitement des déchets. « Ses équipes ont équipé 70 personnes, aussi bien des salariés que des intervenants extérieurs qui opèrent à proximité des engins», rapporte le dirigeant qui a aussi signé récemment avec une papeterie.Depuis son lancement l’an dernier, le système SaveX a évolué. « Nous venons d’effectuer une mise à jour afin de détecter les engins entre eux, en plus des piétons », indique David Lewin qui espère ainsi équiper les chariots de manutention dans les entrepôts logistiques.
Eliane Kan
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