Vous attendiez-vous à être réélu ?
Avant l’élection, la plupart des présidents des groupements de notre fédération m’avaient déjà fait part de leur satisfaction et de leur volonté de poursuivre les travaux en cours. Il existait donc un certain consensus sur le fait que je poursuive mon action en tant que président de la FFMI. Je suis très heureux d’avoir été réélu et particulièrement honoré que ce vote ait été unanime.
A quoi allez-vous consacrer ce troisième mandat ?
Il s’inscrit dans la continuité des deux précédents. Pour défendre au mieux ses adhérents mais également pour contribuer à la défense et à la promotion du niveau de sécurité incendie pour nos concitoyens, la FFMI se doit d’être plus présente dans le débat public mais également de fédérer tous les acteurs qui partagent ses principes. Informer, convaincre et rassembler seront donc à nouveau les mots-clés de ce nouveau mandat.
La lutte contre la déréglementation, c’est votre cheval de bataille ?
Dans les établissements recevant du public ou relevant du code du travail, il existe un modèle français de sécurité qui a fait ses preuves : moins de 50 décès par incendie sont à déplorer chaque année, contre près de 800 dans les bâtiments d’habitation, pour lesquels la réglementation est moins précise et exigeante. Ce modèle repose sur trois piliers : des intervenants compétents (sapeurs-pompiers ou professionnels de la sécurité incendie), des matériels et systèmes de qualité ainsi qu’une réglementation adaptée aux risques. Si la simplification de la réglementation permet une meilleure lisibilité et, donc, une meilleure application, tant mieux ! Mais si elle se traduit par une déréglementation et un abaissement du niveau de sécurité, nous en constaterons les conséquences humaines et économiques dans quelques années… Notre cheval de bataille, c’est avant tout le maintien, voire l’accroissement, du niveau de sécurité incendie pour tous les Français.
Pensez-vous gagner cette bataille ?
Je suis convaincu que de nombreux acteurs (exploitants, assureurs, contrôleurs techniques…) ont conscience des risques et n’accepteront pas d’endosser une responsabilité morale, juridique et financière accrue. Nous ne livrons pas une bataille : nous contribuons, dans la mesure de notre expertise et de nos moyens, à un dialogue global avec toutes les parties prenantes. Dans ce dialogue, c’est le bon sens des considérations à long terme qui l’emportera sur les intérêts économiques immédiats.
Hormis cette thématique, quelles actions pensez-vous accomplir ?
Nous regrettons qu’il n’existe pas, en France, de »culture globale du risque incendie », surtout chez les particuliers. Par des actions d’information pédagogique, par le soutien que nous apportons aux initiatives de nos partenaires, nous nous efforcerons à nouveau cette année de contribuer à la diffusion de cette culture. Par ailleurs, cette année davantage encore que les précédentes, les sujets environnementaux devraient être au cœur de nos actions.
Pour finir, pourriez-vous dresser un état des lieux du secteur de la sécurité incendie en France ?
Malgré une conjoncture économique notoirement difficile, ces dernières années, l’état des lieux général est plutôt positif. Les métiers de la sécurité incendie ont su se structurer autour de démarches vertueuses de qualité, fondées sur la norme et la certification. Ces démarches ont permis de pérenniser des savoir-faire et des productions en France mais également de les rendre compétitifs à l’international. Il existe donc aujourd’hui une véritable filière de sécurité incendie, créatrice de richesses et d’emplois sur notre territoire.
Caroline Albenois
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