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Santé et qualité de vie au travail

La location-entretien de vêtements professionnels séduit les entreprises

Cette prestation intéresse notamment les responsable HSE (Hygiène, Santé, Environnement) des entreprises et collectivités, qui peuvent ainsi se recentrer sur leur cœur de métier, tout en s'assurant de la traçabilité des vêtements de travail et autres EPI, comme le prévoit la réglementation.

En matière de vêtements de travail et d’EPI, la réglementation impose aux employeurs de s’assurer du bon fonctionnement, de l’état et de d’hygiène des équipements portés. « L’entretien des EPI doit obéir aux recommandations du fabricant en termes de température de lavage, de séchage, post-traitement, etc. En outre, ils doivent être réparés selon les exigences de la norme ou remplacés si nécessaire », rappelle Marion Jousset, chef de marché industrie et EPI chez Rentokil Initial. Ce groupe est présent dans 70 pays dont la France, où il compte 68 sites spécialisés dans la location et l’entretien d’articles textiles et d’hygiène pour les professionnels. Soutenue par la réglementation, cette activité est en croissance constante selon le Groupement des Entreprises Industrielles de Services Textiles (GEIST), qui rassemble une quarantaine d’adhérents représentant 90% du marché. Aux côtés de Rentokil Initial, figurent Elis, Kalhyge, Anett et Mewa qui comptent aussi parmi les principaux acteurs du marché, d’après une étude Xerfi de 2018 consacrée à la blanchisserie et à la location de linge.

La confiance n’exclut pas le contrôle
Dans le cœur de cible de ce marché de la location et de l’entretien d’EPI, on retrouve les collectivités locales, les entreprises d’énergie, l’industrie et la construction. Les géants du bâtiment recourant depuis de nombreuses années à la location-entretien. Parmi eux, le groupe Lafarge compte 4 500 collaborateurs répartis sur 450 sites, en France. En 2012, le groupe a passé un contrat-cadre avec un prestataire chargé de la location et l’entretien des vêtements professionnels pour les collaborateurs affectés, entre autres, à la production et la maintenance. « C’est un service clé car les salariés disposent de vêtements à leur taille, lavés et reprisés quand c’est nécessaire », explique Cyril Vaurs, directeur de la ligne de produits Bétons et Granulats Région Sud au sein du Groupe Lafarge. « Pour autant la confiance n’exclut par le contrôle. Chaque année, nous vérifions que le niveau de prestation est identique à celui de l’année précédente », souligne le directeur. Cette évaluation se fonde notamment sur les retours de dysfonctionnement émis par le CHSCT ou par les managers auxquels s’adressent directement les salariés lorsque leur vêtement n’a pas été reprisé ou livré.

Le client dispose d’une marge de personnalisation

La location de vêtement participe à l’amélioration des conditions de travail, estime pour sa part Thomas Daniel, responsable Hygiène Sécurité Environnement (HSE) au sein d’un site du groupe Avril (plus de 7,000 collaborateurs). Le site de 200 personnes est spécialisé dans la fourniture d’huiles de table, d’agrocarburant, d’aliments pour les animaux et autres spécialités. La production industrielle occupe près de 80 % du personnel du site .Ces derniers ont à leur disposition une tenue (pantalon et veste) fournie par une entreprise spécialisée dans la location et l’entretien de vêtements professionnels. Une solution à laquelle recourt le groupe depuis une dizaine d’années via des contrat-cadre. Le dernier en date est signé avec Elis qui se charge de fournir et d’entretenir des vêtements normés multrisques (antifeu, retardateur de flamme, protection contre les produits chimiques, et bandes rétroréfléchissantes).

Des limites de la location-entretien

S’il s’agit d’une offre standard, ce client d’Elis disposer d’une certaine marge de personnalisation. « Par exemple nous pouvons demander que des poches soient fermées par des boutons pression ou qu’elles soient cousues afin d’éviter que des objets tombent dans les cuves », fait remarquer Thomas Daniel. Aussi satisfait soit il, ce dernier voit dans la location entretien quelques limites. Par exemple, comme certains ateliers de production sont soumis à la norme Atex, les collaborateurs doivent porter des T-shirts à manches longues 100 % coton. « Les prestataires ne propose pas d’offre satisfaisante sur ce type de textile car il supporte mal le passage dans les tunnels de lavage », rapporte le responsable HSE d’Avril. Par ailleurs, l’entreprise a choisi d’acheter ses propres parkas multirisques. En effet, cette dernière estime que le coût de location-entretien pour ce type d’article est relativement élevé alors que le système d’entretien adopté ne garantit pas que les propriétés du vêtement seront conservées sur un grand nombre de lavages. Les chaussures et les gants sont achetées car ces produits ne nécessitent pas de lavage à l’extérieur.

Eliane Kan

Ce pantalon est muni d'une protection pour protéger les genoux.
© Elis
Ce pantalon est muni d’une protection pour protéger les genoux.
© Elis

Améliorer l’entretien des vêtements haute visibilité

Cet acteur de la location-entretien se distingue avec un procédé destiné à contrôler la qualité des vêtements haute visibilité. Il repose sur un système de caméras pilotées par logiciel qui examine d’abord le vêtement et évalue sa fonctionnalité, selon un algorithme informatique. Chaque vêtement est ensuite vérifié manuellement. De quoi garantir que l’utilisateur sera bien protégé, conformément aux exigences réglementaires.

Eliane Kan

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