Développer des drones pilotables par les pompiers et non plus seulement par des ingénieurs... telle est l'évolution des travaux de développement que mène la société aquitaine Fly'n'Sense à la demande du Service départemental d'incendie et de secours des Landes (SDIS 40). Lequel utilise déjà deux drones du constructeur aquitain.
Parfois, c’est la demande du client qui pousse l’industriel à innover. En témoigne le Service départemental d’incendie et de secours des Landes (SDIS 40) qui a incité le constructeur aquitain de drones Fly’n’Sense à simplifier le système de pilotage de ses engins volants. Une évolution qui a démarré il y a 3 ans. Il faut dire que, auparavant, seuls les ingénieurs étaient capables de piloter les drones. Désormais, les pompiers sont eux-aussi aux commandes. « Un véritable transfert de compétence est en marche », souligne Jean-Pierre Lespiaucq, chef du groupement territorial Nord Est du SDIS 40.
Un logiciel de pilotage simplifié. « Aujourd’hui, piloter un drone est beaucoup plus simple car il n’est plus nécessaire de savoir avec précision comment fonctionne un drone au plan mécanique », ajoute Jean-Pierre Lespiaucq. Jusqu’ici, il fallait des ingénieurs pour faire le lien entre les mécanismes et l’effet des commandes d’un drone sur son environnement : son positionnement dans l’espace en 3D, sa vitesse, le vent, son assiette… Désormais, tout est automatisé. Pour que le drone s’élève, il n’y a qu’à appuyer sur le bouton « monter ». « C’est comme une voiture : il suffit de tourner la clef de contact pour allumer le moteur, d’appuyer sur l’accélérateur pour avancer et d’actionner le volant pour se diriger. Pas besoin de savoir comment fonctionne un moteur à explosion! », reprend Jean-Pierre Lespiaucq. A partir d’un logiciel développé par Fly’n’Sense, les pompiers pilotent donc sans problème leurs drones. Sur l’écran d’ordinateur de leur console de pilotage, s’affichent une cartographie et un tableau de bord comme dans un cockpit d’avion. Ainsi les pompiers suivent-ils la trajectoire du drone en temps réel et en modifient-ils la rotation et la vitesse. Grâce à la connexion WiFi, l’engin volant réagit immédiatement aux commandes.
Tous ces avantages n’ont pas échappé à la région Aquitaine qui projette de devenir un pôle européen du drone en 2020. « Le Conseil régional a ainsi financé une grande partie des recherches concernant les deux drones utilisés par le SDIS 40, souligne Jean-Pierre Lespiaucq. A savoir 50% des recherches pour le drone à aile fixe et 100% des recherches pour le drone quadrimoteur. »
Malgré l’accélération des développements technologiques en matière de drones, deux obstacles persistent : une autonomie de batterie limitée et l’impossibilité de porter des charges lourdes. Ainsi le drone à aile fixe a une autonomie de 50 minutes. Quant au drone quadrimoteur, il ne peut voler que 15 minutes. Des obstacles que la filière aquitaine espère lever en se structurant davantage.
Alice Rosenthal
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