Aujourd’hui, les techniques de recépage les plus couramment utilisées recourent à la destruction de béton qui se trouve en partie supérieure de la fondation. Ce qui, au prix de travaux pénibles, impose des délais importants, des nuisances sonores et écologiques ainsi que des travaux mettant en jeu la sécurité et la santé des ouvriers sur le chantier. Pour pallier ces désagréments la société française Recépieux, basée à Notre-Dame des Millières (73), a mis au point une solution alternative appelée »pré-recépage ». Laquelle consiste à prédécouper la partie du béton à éliminer dans le sol, sans choc, sans vibration, sans nuisance sonore, sans pollution et sans se fatiguer avec une précision de l’ordre du centimètre.
Pour y parvenir, on équipe la tête de la fondation d’un kit confectionné sur mesure qui comprend, outre des gaines en mousse pour protéger les aciers, des éclateurs en plastique s’apparentant à des flacons ayant la forme d’une soucoupe volante. Ces derniers sont remplis d’un agent chimique expansif qui, en produisant une pression verticale en traction, vont fracturer le béton de manière parfaitement horizontale et permettre ainsi l’extraction de la tête du bloc en ayant préservé le reste du pieu. Outre le bénéfice qualitatif, le pré-recépage s’adapte à tous types de pieux (barrettes, parois moulées, inclusions rigides, parois berlinoises) quelles que soient leurs dimensions ou leurs configurations y compris sous plusieurs mètres d’eau ou dans des zones karstiques.
En supprimant l’intervention des machines, Recépieux non seulement préserve l’environnement des nuisances sonores et écologiques mais la société prévient aussi les risques d’accident qui affectent les travailleurs du chantier, habituellement très exposés lors des opérations de recépage. En particulier, il n’est plus nécessaire de détordre les aciers. Faisant l’objet d’un vbrevet, le procédé de pré-recépage de Recépieux est l’un des rares au monde à pouvoir intervenir sur les chantiers Haute qualité environnementale (HQE) ainsi que sur les sites potentiellement dangereux de type Seveso et sur le chantiers où les vibrations sont proscrites.
La technique de pré-recépage a permis à son créateur, Dominique Fonfrede, d’exporter son savoir-faire sur de nombreux chantiers : le viaduc TGV de Thurock au Royaume-Uni avec Vinci, le métro de Londres avec Vibro Menard (Groupe Vinci), l’usine Michelin d’Ollsztin en Pologne avec Rabot Dutilleul, le viaduc autoroutier de Teruel (Espagne) avec Dragados et même une raffinerie au Canada avec Vinci.
Erick Haehnsen
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