La conférence qui présente l’enquête menée par mail auprès de 3.120 chefs d’entreprises artisanales du BTP, a eu lieu mardi 23 septembre 2014 au siège de la Confédération de l’artisanat des petites entreprises du bâtiment (Capeb) à Paris. Inédite dans ce milieu professionnel, cette enquête a cependant reçu un accueil très favorable. Menée par le pôle d’innovation Santé sécurité de l’artisanat du BTP (Iris-ST), à l’initiative de la Capeb et de la Chambre nationale de l’artisanat, des travaux Publics et du paysage (CNATP), elle présente deux volets : le premier concerne l’évaluation des risques physiques, le second l’évaluation des risques psychosociaux.
Patrons exposés au risque. Concernant l’évaluation des risques physiques, 98% des patrons artisans déclarent être attentifs à la sécurité de leurs salariés et 76% ont fait des investissements au cours des deux dernières années pour améliorer la prévention. En revanche, seulement 62% d’entre eux sont attentifs à leur propre sécurité ! De plus, 73% se réservent les tâches les plus dangereuses. Un bilan qui laisse donc apparaître de larges zones de prise de risque dans les pratiques personnelles des chefs d’entreprises artisanales.
Facteurs multiples et cumulatifs. Quant à l’étude des risques psychosociaux, elle révèle que les artisans sont souvent, voire très souvent stressés (57%). Les facteurs sont multiples et cumulatifs. Tout d’abord, l’intensité du rythme de travail (plus de 50 heures par semaine pour la majorité et deux semaines de congés annuels pour 1/3 d’entre eux). S’ajoute la pression des délais (80% travaillent dans l’urgence). Autre facteur, la vie professionnelle qui empiète sur la vie personnelle (déséquilibre ressenti par 89% des artisans). Enfin, l’exigence physique et mentale de leur fonction (95 % disent que leur activité est exigeante mentalement). Ajoutons que la crise économique amplifie tous les facteurs de stress car elle augmente le sentiment d’insécurité et accentue les difficultés liées à la concurrence.
Appli smartphone. L’enquête conclut sur le risque de burn-out. Car si les artisans se déclarent à 80% en bonne santé, les indicateurs de fragilité psychique due au surmenage sont nombreux. 59% des artisans considèrent qu’ils sont fatigués et 45% que la qualité de leur sommeil n’est pas bonne. Une situation contre laquelle Patrick Liébus, président de la Capeb, et Françoise Despret, présidente de la CNATP, veulent réagir en éditant des fiches d’information sur le burn-out, accessibles sur smartphone.
Marlène Bourderon
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