Signées entre les caisses régionales de l’assurance maladie et les agences régionales de l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP), 16 conventions locales devront d’abord permettre d’établir un diagnostic entreprise par entreprise. En effet, le constat est triste : si elle est la 3ème cause d’accident dans le BTP, la chute de hauteur reste la 1ère cause d’accidents graves et mortels, puisqu’elle provoque 30% des décès dus à des accidents du travail dans le bâtiment. On compte une chute toutes les 5 minutes. Pourtant, de nombreuses actions d’information ont déjà été menées par le passé par l’OPPBTP et différents organismes de prévention. La décision a donc été prise de mutualiser les moyens des caisses d’assurance maladie et de l’organisme de prévention, pour une action coordonnée et efficace.
Trois problématiques. L’accord national définit trois problématiques en rapport avec le risque de chute de hauteur dans le BTP : l’organisation et la planification des travaux en hauteur, le choix des techniques et des modes opératoires (matériels, outils, matériaux, équipements, etc.), la formation du personnel (encadrement et salariés). Pas moins de 5.000 entreprises de plus de 20 salariés des secteurs de la couverture, de la charpente, de la construction métallique et de la maçonnerie sont concernées. La caisse régionale de l’assurance maladie et l’agence locale de l’OPPBTP répartissent les entreprises. La première étape du travail sera d’établir, dans chacune d’entre elles, un diagnostic des risques de chute en hauteur, à partir d’une grille d’analyse préétablie. Seconde étape, leur restituer l’observation. Trois possibilités d’accompagnement sont ensuite proposées : conseils techniques (choix du matériel et des modes opératoires), incitations financières pour l’achat d’échafaudages (prise en charge par la caisse d’assurance maladie) ou d’équipements de protection (prise en charge par l’organisme de prévention) et aide à la formation.
« Il est impossible d’afficher des objectifs chiffrés », prévient Didier Cottin, responsable Partenariats et Développements, à l’OPPBTP. La convention nationale court sur 4 ans. Un second diagnostic sera établi à cette échéance, entreprise par entreprise, et selon les mêmes critères.
« Nous aurons alors les moyens d’évaluer l’impact de notre action, par région, par métier et par entreprise » Puis il ajoute : « C’est la première fois qu’une convention opérationnelle de ce type existe. C’est aussi un test. Si cela fonctionne bien sur cette thématique, nous pourrions reproduire le schéma sur d’autres thèmes. C’est un accord historique. »
Marlène Bourderon
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