Les cartes SIM répondent à un opérateur et ignorent les autres. La rupture de la couverture par un réseau mobile demande alors de changer les cartes des appareils qui doivent rester connectés pour faire intervenir un nouvel opérateur. La gestion des appareils s’en trouve compliquée. D’autre part, la continuité de service est rompue, ce qui peut nuire à la sécurité (de travailleurs isolés ou d’un système d’alarme, par exemple). Spécialisée dans les technologies à destination des industriels, la société Matooma (CA 2013 : 1 million d’euros), basée à Montpellier (34), a conçu une carte SIM intelligente qui recherche systématiquement le meilleur réseau de la zone Europe. La connexion permanente à un réseau mobile est ainsi garantie. « Les accords rendus publics le 17 octobre 2014, entre Apple et 4 opérateurs de téléphonie mobile ouvrent de nouvelles perspectives géographiques et industrielles à notre Matoocard », estime Frédéric Salles, président et cofondateur de Matooma.
Les nouveaux produits d’Apple offrent des points communs avec la Matoocard. Ils utilisent un composant électronique neutre sans opérateur prédéfini. Avec cette carte SIM préinstallée sur les modèles wi-fi+réseau cellulaire des nouveaux iPAd, l’utilisateur a le choix entre 4 opérateurs. Il active lui même le service mobile depuis l’écran de sa tablette, et en change quand il trouve une offre meilleure. « Ce qui est intéressant, c’est le changement dans le mode de consommation car la facturation ne relève plus des opérateurs mais passe par Apple », analyse Frédéric Salles.
Mais pour celui-ci, l’essentiel ne réside ni dans la technologie mise en œuvre par Apple, ni dans sa stratégie clientèle. Le plus important, ce sont les potentialités contenues dans les accords passés avec les opérateurs. « Les accords d’Apple créent un précédent qui nous ouvre la porte pour conclure des accords d’utilisation des réseaux dans chaque pays, sans passer par des accords de roaming. » Lesquels, rappelons-le, fournissent à l’abonné d’un réseau quelconque un réseau local à l’étranger moyennant un surcoût.
L’ambition de Matooma est en effet de passer des accords avec tous les opérateurs pour assurer le fonctionnement mondial de sa carte. L’impact sera au niveau de la fabrication. « Les industriels vont pouvoir souder la carte SIM sur les circuits imprimés et produire directement des alarmes utilisables partout dans le monde avec un coût qui est celui des opérateurs locaux. » prédit Frédéric Salles. Ajoutons que l’activation de la carte ne demande qu’une minute.
Marlène Bourderon
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