L’équipe d’Apix Analytics, dirigée par Philippe Andreucci, s’est inspirée de la micro-électronique pour créer son système de chromatographe sur silicium. « Après la seconde guerre mondiale, les premiers ordinateurs étaient des monstres. Il fallait d’immenses pièces pour les contenir malgré une puissance de calcul assez faible. Aujourd’hui, c’est l’inverse, il existe des ordinateurs performants de la taille d’un smartphone. » C’est grâce au silicium que cette miniaturisation a été possible.
D’où l’idée de miniaturiser des laboratoires d’analyse sur simples puces de silicium. Pour analyser un mélange de gaz, il faut actuellement prélever un échantillon et l’apporter dans un laboratoire spécial, doté d’un système de chromatographie en phase gazeuse. C’est une analyse déportée. Le système injecte l’échantillon, sépare, quantifie et analyse les différents constituants du gaz. « Il s’agit d’un appareil imposant, de 1 m3 environ, précise le dirigeant. Nous l’avons miniaturisé et rendu aussi gros qu’une boîte à chaussures pour l’intégrer directement sur les sites. »
Santé des travailleurs. Cet analyseur de gaz miniaturisé comporte diverses applications. L’industrie de process (suivi de procédés en pétrochimie), les rejets industriels (composés soufrés ou carbonés), l’énergie (qualité du gaz naturel). Dans le domaine de la sécurité et de la Défense, ce système mesure les explosifs et les agents neurotoxiques. Enfin, il analyse la qualité de l’air et donc l’exposition des travailleurs aux composés organiques volatils, la pollution de l’eau ou des sols.
Depuis la création de la société en 2011, Apix Analytics travaille sur ce projet. Les concepts et le fonctionnement sont aujourd’hui validés. « Nous abordons à présent la phase d’industrialisation du produit », annonce Philippe Andreucci. Des prototypes industriels devraient ainsi être commercialisés en début d’année prochaine.
Caroline Albenois
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