La santé au travail était le thème central du rendez-vous 2014 d’Adéis : qualité de vie, bien-être, prévention des risques, etc. Des sujets qui concernent les branches professionnelles, sensibles à l’amélioration des conditions de travail des salariés. « Cette problématique s’inscrit dans leur actualité, explique Jérôme Bonizec, directeur du développement d’Adéis, un groupement paritaire dédié au développement de la protection sociale des branches professionnelles. La loi L912-1 de décembre 2013 impose en effet aux branches de mettre en place des actions de prévention et de solidarité. »
L’objectif de cette matinée a donc été de sensibiliser et d’expliquer la santé au travail, en présence des 64 professions clientes d’Adéis, des fédérations patronales, des institutionnels ainsi que des médecins du travail. « Nous voulions faire prendre conscience aux branches professionnelles de la force de cette thématique, ajoute le directeur du développement. Lors de cette rencontre, nous avons réussi à départager les rôles de chacun des acteurs. La branche professionnelle doit donner un élan, en fonction de ses propres problématiques, et proposer des outils. Mais elle ne peut pas se substituer aux employeurs, les seuls à connaître les réalités de leur entreprise. »
Les échanges d’hier ont donné lieu à des débats parfois animés, au sujet par exemple des conditions de travail des salariés et celles des employeurs. « C’est une opposition à première vue clivante, mais au fond, le bien-être au travail est une préoccupation essentielle en terme de performance économique et sociale pour l’entreprise et doit concerner tous ses membres, y compris le dirigeant, également victime de stress », poursuit Jérôme Bonizec.
Proximité managériale et ambiance au bureau. La journée a été aussi l’occasion de présenter les résultats du baromètre des branches. L’objectif était de dresser un état des lieux de la santé et la qualité de vie au travail dans les entreprises. Conclusion : 39% des salariés considèrent leur activité comme éprouvante. « Les répondants se plaignent d’un cadencement du travail et d’une accélération des contraintes, précise le directeur du développement d’Adéis. Nous nous sommes aussi aperçus que ces désagréments sont mieux acceptés grâce au soutien des collègues et de la hiérarchie. »
Les disparités ne s’observent pas tant dans les branches professionnelles mais dans la taille des entreprises. « Dans les grandes entreprises, les actions de solidarité sont plus difficiles à organiser et l’ambiance au travail est plus souvent décrite comme malveillante et agressive que dans les TPE. Les strates managériales réduisent la proximité entre le salarié et l’employeur et favorisent la souffrance au travail », conclut Jérôme Bonizec.
Caroline Albenois
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