A Nice, vient de se dérouler une journée de sensibilisation aux accidents de deux-roues sur le trajet domicile-travail. Une problématique mal connue par les dirigeants d'entreprise qui résonne beaucoup dans les Alpes-Maritimes, département le plus touché par ce fléau.
Le risque routier lié au trajet domicile-travail est souvent le parent pauvre de la sécurité routière en entreprise. En effet, les dirigeants tendent à écarter ce sujet qui les concerne peu (voir encadré). Du coup, alors que très peu de formations sont consacrées à ce type d’accident, la part est encore plus réduite lorsqu’il s’agit de s’intéresser spécifiquement aux accidents de deux-roues. Sauf à Nice, où l’association pour la Promotion et le suivi de la sécurité routière en entreprise (PSRE) a organisé, vendredi 28 novembre, une journée de sensibilisation sur ce thème.
Fait notable : près de 20 entreprises ont répondu à l’appel. De grandes entreprises, comme Thales Group et Schneider Electric, mais également les représentants de plus petits acteurs, à l’instar de l’Union patronale des cafetiers et restaurateurs et métiers de la nuit de Nice ou encore les Club d’entreprises de Sophia Antipolis et Carros Plaine du Var. Un engouement qui s’explique par la situation particulière des Alpes-Maritimes face à ce fléau. « Alors que le pourcentage de tués en moto, scooter ou mobylette se situe à 25% en moyenne en France, il grimpe à 50% ici », assure Patrick Oberto, délégué régional de PSRE présent sur place.
Au menu de cette journée : des vidéos pédagogiques couvrant une dizaine de scénarios d’accident. «L’originalité de cette initiative résidait justement dans cette reconstitution des accidents les plus fréquents s’appuyant sur des cas vécus dans le département. Plutôt que de rabâcher le code de la route – ce qui est inutile – nous n’avons eu de cesse de susciter le débat », reprend le délégué de PSRE.
« Les réactions ont été unanimes : 100% des participants recommanderont la session de formation à leurs collègues. Et estiment même que ce module doit être proposé aussi aux conducteurs de 4 roues, car il traite du partage de la route. »
En effet, pour l’heure, il s’agissait d’une journée de formation »pilote ». « Dans le sillage de cette action, il faudrait que les employeurs sensibilisent leurs salariés. Reste à déterminer, pour chaque taille d’entreprise, quelle est la mise en œuvre la plus efficace. »
Selon ses moyens, une entreprise pourrait, par exemple, organiser une séance de 2 ou 3 heures dans ses locaux ou mutualiser avec d’autres ces heures de formation, afin d’en réduire les coûts. Même s’il y a des limites: « Pour être efficace, une formation ne doit pas réunir plus de 12 salariés à la fois, ce qui coûterait environ 30 euros par salarié. »
Guillaume Pierre
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