Basée au Royaume Uni dans le comté du Kent (situé au sud-est de Londres), la société SelectDNA identifie les biens et les personnes avant qu’ils ne fassent l’objet d’une enquête. Sa technique repose sur une molécule végétale qui imite le fonctionnement de l’ADN. En changeant la disposition des brins, l’entreprise parvient à obtenir une sorte de signature chimique unique, comme un code. Des milliards de ces codes sont actuellement stockés dans une base de données enregistrée, en ce qui concerne la France, à la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil). Principe : quelques micro-gouttes répandues à la surface d’un objet (un tractopelle, une grue de chantier…) ou sur une personne les rendent identifiables pendant plusieurs mois. En pratique, la molécule est olfactive. Il faut donc l’intervention des brigades canines pour déceler la solution et prendre les mesures qui s’imposent. Un pas de plus pour la science dite »forensic ». Un terme américain (sans équivalent en français), qui tire ses racines dans l’anthropologie criminelle, et qui désigne un ensemble de techniques ayant pour but de déceler des traces sur une scène de crime ou sur un individu, en vue d’une exploitation au cours de l’investigation policière.
Parmi le panel de solutions proposées, SelectDNA a notamment développé un spray destiné aux commerces. Suite à un récent partenariat avec Axis Communications, le grand fabricant suédois de caméras de vidéosurveillance récemment racheté par le japonais Canon, ce spray a été monté sur une caméra dôme Axis-P3354-V dans le cadre d’une nouvelle offre. Intérêt : dans le cas d’une alerte donnée par la caméra, un signal d’urgence est envoyé à un télésurveilleur qui déclenche le spray à distance. Ensuite, la molécule d’ADN synthétique restera de 90 à 120 jours sur la peau… et plusieurs mois sur les vêtements. Au moindre contrôle de police, l’individu peut donc être reconnu, confondu et appréhendé. Et le système de cartonner! En 36 mois de test, les sites protégés (dans toute la France) n’ont subi aucun dégât. Grâce notamment à un avertissement de couleur jaune collé en façade qui prévient les malfaiteurs de l’existence du dispositif. Notons que SelectDNA n’installe pas le spray. Il faut passer par un installateur spécialisé, pour un coût généralement constaté de 1.900 euros, hors pose – selon le fabricant.
Erick Haehnsen
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