« Industries du luxe, médicaments, pièces automobiles, appareils électroniques, vêtements… les produits de contrefaçon envahissent notre quotidien », nous rappelle Guillaume Teste, directeur commercial d’Authentication Industries (AI). Située à Montpellier (34), cette start-up de 7 personnes, dont 3 en R&D, est spécialisée dans la lutte contre la contrefaçon de produits, les falsifications et l’usurpation d’identité. « Nous avons inventé une solution qui détecte automatiquement les fraudes et les trace de manière sécurisée », poursuit le directeur commercial associé d’AI. Cette entreprise a été fondée en 2012 par deux experts en lutte contre la fraude et la contrefaçon, à savoir Christian Guichard, président d’AI, et Christophe Destruel, directeur scientifique. C’est d’ailleurs sous sa férule qu’a été mené durant 2 ans et demi un programme de R&D qui a abouti à l’AiCode, du nom de la solution anti-contrefaçon protégée par deux brevets. Le financement de ces technologies a d’ailleurs été réalisé sur fonds propres, prêts d’honneur et subventions sachant que l’entreprise a été lauréate en 2012 du Concours national d’aide à la création d’entreprises innovantes.
Son invention se présente sous la forme d’un QR code unique comportant ses propres éléments de sécurité. Ce code est lisible par un smartphone ou un scanner sur lequel une application délivrée par AI aura été préalablement téléchargée. Dès lors, pour vérifier que la plaquette de frein, le sac à main ou tout autre produit est bien un original, il suffit de flasher son AiCode pour en être immédiatement informé. En cas de fraude, l’appareil va émettre automatiquement un SMS vers son fabricant, voire même auprès des autorités. « Le SMS horodaté indiquera l’identité de l’expéditeur du message ainsi que le lieu où le produit aura été flashé de manière à tracer et localiser les zones de trafic », rapporte le directeur commercial d’AI.
Le lancement commercial de la solution AiCode a démarré en fin d’année dernière. Avec succès, d’ailleurs, puisque l’entreprise vient d’engranger ses tous premiers contrats. L’un porte sur des pièces d’identité et le second sur des cartes d’électeur pour deux pays situés hors de l’Union européenne. « Nous sommes aussi en cours de négociation sur des marchés relatifs à des pièces détachées, des appareils électroniques et de l’agroalimentaire », indique Guillaume Teste qui espère réaliser 2,1 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 2015. D’ici là, l’entreprise se retrouvera sous les feux de la rampe car, en partenariat avec Unifab (Union des fabricants), elle participe dès ce soir à une exposition temporaire d’un an au Musée de la contrefaçon dont le vernissage a lieu aujourd’hui pour célébrer la journée mondiale anti-contrefaçon.
Eliane Kan
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