Le vol d’armes et de munitions dans le dépôt militaire de Miramas et les explosions criminelles sur la zone industrielle de Berre-l’Etang montrent que les sites sensibles ne sont pas correctement protégés contre les actes terroristes et de malveillance. En cause, l’absence de systèmes holistiques capables de gérer et interconnecter des capteurs, caméras, radars et autres objets connectés et de les piloter de manière intelligente afin d’assurer la sécurité périmétrique des sites. C’est ce que pointe d’ailleurs Zamir Eldar, vice-président d’APFS (Airport Passengers and Freight Security) et conseiller du pôle sécurité et sûreté d’Atalian, un groupe multiservices réalisant 1,3 milliard d’euros auprès de 25.000 clients dans le monde et empoie 65.000 salariés. En France, sa filiale Lancry, créée en 1977, s’est hissée au 5ème rang sur le marché français de la sécurité avec un chiffre d’affaires de 134 millions d’euros et un effectif de 4.500 employés.
Norme AES. Cette année, le pôle sécurité d’Atalian étoffe son offre avec la commercialisation d’une solution électronique avancée conçue pour assurer la sécurité et la sûreté périphérique des sites sensibles. Bénéficiant d’une quinzaine d’années de développement, il s’agit d’un système global qui contrôle, analyse, sécurise les sites et déclenche les alertes vers les personnes désignées. Déjà déployé sur plusieurs sites sensibles à l’étranger, le système se connecte à n’importe quel équipement (caméras, radars, clôtures intelligentes, capteurs volumétriques ou sismiques, etc) via une liaison câblée ou sans fil hautement sécurisée. « Nous utilisons la norme de cryptage AES (Advanced Encryption Standard) qui est aussi utilisée par la Nasa », fait valoir Zamir Eldar. Le déploiement du système et la formation du personnel sont effectués par les experts d’Atalian qui procèdent eux-mêmes à l’analyse de risque. Laquelle servira à paramétrer le logiciel en fonction notamment de la topologie du site, du climat, de son environnement et de son activité.
Diminuer les fausses alarmes. Résultat, en cas d’information transmise par un capteur ou par une caméra, le moteur de corrélation du système procédera à une analyse afin de savoir s’il faut ou non déclencher des procédures d’alerte auprès de l’opérateur. De quoi réduire fortement les fausses alarmes qui, lorsqu’elles sont trop fréquentes, amènent les opérateurs excédés à éteindre les systèmes d’alerte. En cas d’alerte avérée, l’opérateur dispose de trois écrans. Le premier affiche l’endroit où l’événement s’est produit. Sur le second, l’agent voit ce qui se passe précisément. Enfin, sur le troisième écran, il reçoit des instructions fournies par le système. Dans le même temps, des messages d’alerte seront transmis aux responsables du site. Une fois l’incident géré, un rapport d’activité détaillé sera automatiquement généré.
« Autre particularité de notre système, il est capable de détecter des drones volants mais également intégrer des systèmes de protection d’information et des intrusions informatiques via les réseaux », ajoute le conseiller sécurité sûreté d’Atalian qui fournit à ses clients un kit de développement. Ce dernier assure l’évolution du système par l’ajout de nouveaux capteurs. « Notre solution fonctionne avec tous les équipements, quelle que soit leur marque, mais ils doivent être préalablement validés par nos soins », précise Zamir Eldar qui estime que le déploiement d’un tel système peut contribuer à faire baisser les coûts opérationnels d’un site dont la sécurité peut être gérée par un personnel réduit.
Eliane Kan
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