Avant de lancer son label de validation médicale, la start-up DMD Santé a suivi dans l’ombre durant trois années, le marché florissant de la »m-Santé », la santé sur smartphone, afin d’évaluer la pertinence de ces nouvelles applications mobiles qui se revendiquent »Santé ». Une initiative salutaire à l’heure où la mSanté se développe dans le secteur professionnel.
Au terme de cette évaluation, les résultats sur la fiabilité de ces applications se sont avérés peu rassurants. Dans le Top 150 des applications médicales sur iOS et Android en France, seules 24 % affirment avoir collaboré avec un professionnel de la santé ! Pour 79 % d’entre elle, il n’existe même pas de conditions générales d’utilisation, 59 % n’ont pas daigné afficher les coordonnées de leur éditeur. De quoi laisser soucieux… Pire encore, alors que 59 % des 150 applications ont une fonction de recueil de données, 42 % d’entre-elles ne fournissent aucun élément d’information en lien avec le traitement de ces données ! En d’autre termes, le risque est tout simplement énorme de se retrouver sur une application créée par des amateurs, voire des escrocs, peu soucieux de la responsabilité médicale !
« Le marché des applications mobiles de santé explose, il est par ailleurs difficile de juger seul de leur intérêt médical, de leur qualité… mHealth Quality représente l’aboutissement de 3 ans d’évaluation collaborative de la valeur d’usage des mApps en France et un travail important de R&D pour apporter une solution à ce problème » souligne Guillaume Marchand, président et cofondateur de DMD Santé.
Désormais, les développeurs et éditeurs, qui souhaitent faire preuve d’honnêteté en décrochant ce label (payant), devront soumettre leur application aux tests du site mHealth Quality. L’évaluation, entièrement automatisée, se présentera sous forme d’un auto-questionnaire en ligne de 150 questions adaptées. La dite application, passée au peigne fin, sera évaluée non seulement sur son aspect pratique mais aussi à son analyse juridique et réglementaire, sa conformité éthique, la pertinence de ses contenus médicaux et enfin le respect de la vie privée de ses clients.
Au terme de ces audits juridiques, réglementaires et éthiques, une dernière étape restera à franchir, celle de la sécurité informatique qui sera, pour sa part, prise en charge par Pradéo, spécialiste de la sécurité et des flux d’information. Pour parvenir à ce degré d’exigence, la start-up a dû s’entourer d’une équipe de personnes éminentes du secteur scientifique. On compte parmi elles, un chercheur associé au Centre éthique international/ESA Management éthique, Jérôme Béranger, un avocat spécialisé en droit de la santé, Me Pierre Desmarais, les expertes et cofondatrices de la société de conseils santé Patients&Web, Catherine Cerisey et Giovanna Marsico ou encore la pharmacologue Evelyne Pierron. Le label devra attendre le 8 Février 2016, jour de la 3eme édition des Trophées de la Santé Mobile, pour voir le jour et disposer de sa propre boutique en ligne d’applications médicales labellisées.
Ségolène Kahn
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