Un peu plus de huit mois après la date d’entrée en vigueur de la loi Alur obligeant les particuliers à s’équiper d’un Détecteur autonome avertisseur de fumées (DAAF), on dénombre ¾ de logements équipés en France. En revanche, 8,5 millions de foyers ne sont pas encore équipés et demeurent donc vulnérables aux incidents domestiques, comme le déplore dans un communiqué Régis Cousin, président de la Fédération française des métiers de l’incendie (FFMI) qui regroupe 300 entreprises représentant 25.000 salariés en France. Cet organisme a d’ailleurs profité de ce premier bilan pour commanditer une enquête sur la sécurité incendie auprès d’Odoxa, société spécialisée dans les sondages. Les résultats montrent que 87% des Français jugent le risque d’incendie domestique important mais que 34% des Français se considèrent encore peu voire pas du tout informés sur les risques incendies et les attitudes à adopter en cas de départ de feu dans un logement.
« Cette étude démontre que notre travail de pédagogie est loin d’être terminé : peu de gens ont les bons réflexes en cas d’incendie, comme par exemple fermer les portes des pièces en feu. A nous de les enseigner », soulève le président de la FFMI. Ce dernier se saisit d’ailleurs de la polémique actuelle sur de prétendues fausses alarmes qui se déclencheraient dans certaines habitations. L’occasion de rappeler deux règles d’or s’agissant des détecteurs. Il faut que ce détecteur soit fiable et présente une marque de qualité volontaire telle que la marque NF. De même, les Français doivent entretenir leur détecteur en vérifiant la pile régulièrement et en le nettoyant à l’aide d’un chiffon.
« Sur ce point, le sondage que nous avons commandité est riche d’enseignements: on y apprend que seuls 21% des Français ont nettoyé leur détecteur au cours du dernier trimestre », révèle Régis Cousin qui juge nécessaire de poursuivre le travail d’information et de pédagogie. Ainsi l’organisme souhaite que, à l’instar de ce qui se passe chez nos voisins européens, une journée nationale de la sécurité incendie soit décrétée par les pouvoirs publics. Animée par les sapeurs-pompiers, les associations et les professionnels, elle permettrait de rappeler chaque année les gestes et réflexes qui sauvent. « Cette date pourrait, par exemple, être le 8 mars, jour de la mise en oeuvre de la réglementation sur les DAAF », suggère le président qui place aussi les enfants au coeur de sa réflexion. « Chaque année se déroulent les journées d’évacuation incendie dans les écoles. Il nous semble fondamental d’intégrer à ces journées des modules sur les fonctionnements des détecteurs de fumées », conclut Régis Cousin.
E.K.
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