Avec la mobilité des salariés, la numérisation des échanges à tous les niveaux, le web fait désormais partie intégrante du bon fonctionnement des entreprises. Les employés nomades gagnent en liberté puisqu’ils disposent mieux de leur temps et peuvent aussi travailler depuis leur logement. Quant aux échanges, ils ont gagné en fluidité. En revanche, si les entreprises ont pu accroître considérablement leur activité grâce aux bénéfices du web, elles sont aussi devenues plus vulnérables. En effet, il suffit qu’un seul salarié fasse un mauvais usage de son système informatique pour que toute l’entreprise se retrouve en danger. L’ouverture d’une pièce jointe trop lourde (donc douteuse), la réponse à un mailing massif ou une connexion non sécurisée depuis un ordinateur nomade semblent être des erreurs à première vue bénignes. Et pourtant il arrive qu’elles aient des conséquences très graves.
Bien sûr, il existe, en ce domaine, des actions de sensibilisation qui initient les salariés tant aux bonnes pratiques qu’aux actes à ne surtout pas commettre. Or elles demeurent souvent trop théoriques et peinent à créer de l’engouement chez les utilisateurs. En raison à cela, les e-comportements des salariés diffèrent selon leurs affinités avec l’informatique. Pour la plupart, les employés ne sont pas des spécialistes. Ils n’ont pas besoin d’apprendre les bases de l’informatique. Mais en ce qui concerne les jeunes, il en va autrement. Ces derniers ont été initiés très tôt aux nouvelles technologies. On peut même dire qu’ils y ont baigné dès l’enfance. Avec l’habitude de vivre en étant hyper connectés, leur vigilance baisse. Et c’est là que les comportements à risque apparaissent le plus souvent.
A cet égard, Actance, une agence de conseil en marketing basée à Nantes, a mis au point un jeu en ligne, baptisée Pixel Ville, afin de sensibiliser les salariés à la sécurité informatique. Plus ludique que les formations classiques et moins coûteuse (un euro par an et par utilisateur) cette plate-forme web a pour but de capter l’attention et, avant toute chose, de donner envie aux utilisateurs d’adopter les bons comprtements. Cette méthode évalue les objectifs pédagogiques de chacun, en notant leur progression. Comme tout jeu vidéo qui se respecte, Pixel Ville joue la carte de l’immersion du joueur dans son monde, une cité numérique. Quizz, drag-and-drop, bandes dessinées, motion design… Chaque jeu n’excède pas les quatre minute, afin que l’attention de l’utilisateur ne se détourne pas. A chaque thématique comme la sécurité internet ou encore la messagerie, le joueur peut se faire une idée des nouvelles connaissances qu’il a acquises et gagner en compétences. Bientôt, les utilisateurs pourront même se connecter et jouer en ligne.
Il faut savoir que la plate-forme n’en est qu’à ses premiers battements d’ailes. A l’origine ce projet répond à un appel d’offres qui avait été lancé en 2013 par quatre acteurs économiques nantais. A savoir le Département de la Loire Atlantique, Nantes Habitat, la Région Pays de la Loire et Sigma. « L’univers ludique et décalé de Pixel Ville permet de désacraliser le monde de l’informatique. Le format quiz est une excellente porte d’entrée pour faire un bilan rapide de ses connaissances et une bonne base d’échange avec les directions informatiques dans l’identification des points d’amélioration sur lesquels travailler », commente Patricia Rolland directrice de projet chez Nantes Habitat. D’ailleurs, la plate-forme cumule déjà deux récompenses. A savoir le Prix France Entreprise Digitale et le Grand Prix de l’Entreprise Numérique.
Ségolène Kahn
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