La collaboration entre la prestigieuse Johns Hopkins University (JHU), située à Baltimore (Maryland) aux États-Unis, et DuPont, a vu le jour en réponse aux besoins humanitaires identifiés par l’Agence américaine de développement international (Usaid) pendant la dernière épidémie d’Ebola en Afrique de l’ouest. Dans cette région, le virus Ebola a infecté plus de 28.000 patients et entraîné la mort de plus de 11.000 personnes. Les aléas climatiques et les carences d’équipements des systèmes de santé n’ont fait qu’aggraver les conditions de travail sur place. Enrayer l’infection s’est avéré une tâche particulièrement difficile. Au plus fort de l’épidémie, beaucoup de médecins et d’infirmiers se sont mortellement infectés auprès des patients qu’ils traitaient. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a confirmé plus de 800 cas d’Ebola affectant le personnel de santé en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, dont 500 ont connu une issue fatale. Face à ce lourd tribut, la communauté internationale a lancé un appel à l’aide aux experts de la santé publique, scientifiques et ingénieurs biomédicaux des secteurs public et privé. En décembre, l’Usaid a retenu le nouveau prototype d’Équipement de protection individuelle (EPI) créé par Johns Hopkins à partir d’un matériau avancé de DuPont, parmi les cinq premiers projets à bénéficier d’une aide en vue de relever le défi sanitaire posé par Ebola.
Le prototype d’EPI a été mis au point par le Centre d’innovation et de création en génie biomédical (CBID) Johns Hopkins University avec la contribution de Jhpiego, une filiale de Johns Hopkins engagée dans l’aide sanitaire internationale. Intégrant plusieurs éléments du prototype imaginé par Johns Hopkins, la combinaison créée par DuPont, leader mondial des équipements de protection individuelle, comportera une fermière à glissière à l’arrière et un système de type »cocon ». Lequel permet de réduire le nombre d’étapes nécessaires pour enlever ou retirer le vêtement et minimise ainsi le risque d’infection. La nouvelle combinaison pourra intégrer une capuche à visière panoramique transparente. La collaboration avec l’industriel américain est le gage d’un accès rapide à l’ensemble du marché. Depuis plus de 40 ans, la société fournit des EPI spéciaux pour la protection et la sécurité du personnel dans les secteurs de la santé et de l’industrie. Selon la convention signée, Johns Hopkins coopérera avec DuPont dans l’évaluation des prototypes de vêtements produits par DuPont et la préparation d’informations pour les utilisateurs. DuPont sera responsable de tous les aspects de la commercialisation. Les autres modalités de l’accord n’ont pas été communiquées.
« Même si la récente épidémie d’Ebola a été à l’origine de ce projet, nous sommes convaincus que la conception améliorée du vêtement de protection aura un impact tout aussi décisif sur les futurs déclenchements d’épidémies infectieuses », précise Youseph Yazdi, directeur général du CBID. Jhpiego réalisera des essais du prototype de vêtement DuPont sur le terrain au Liberia, l’un des trois pays africains les plus durement touchés par la récente épidémie de fièvre Ebola. Le Liberia est un état où Jhpiego est bien ancré et dispose d’une longue expérience dans le renforcement des systèmes de santé et la formation des soignants. « Des centaines d’infirmières, de sages-femmes et de médecins ont fait front avec abnégation contre l’épidémie de fièvre Ebola et y ont laissé leur vie en essayant de sauver celle des autres », commente Leslie Mancuso, présidente directrice générale de Jhpiego.
Erick Haehnsen
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