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Sûreté et sécurité

Novadem aiguise ses ambitions européennes dans les microdrones

L'entreprise française s'est fait récemment connaître en remportant auprès de la Gendarmerie nationale un prestigieux appel d'offres. En effet, le marché porte sur la livraison de 4 microdrones pesant moins de 2 kilos pour une autonomie de 25 minutes. Cette vente constitue un formidable tremplin pour la PME qui souhaite, d'ici 2020, vendre 600 systèmes en France et en Europe.

Joli coup pour Novadem. Ce constructeur français de microdrones militaires et civils s’apprête à équiper la Gendarmerie nationale de 4 appareils NX110. Ces engins volants sont destinés aux unités de la gendarmerie qui patrouillent en zone urbaine ou en rase campagne. « Par exemple, nos drones pourront venir en appui aux opérations de maintien de l’ordre ou de recherches menées notamment par hélicoptère », indique Pascal Zunino, co-fondateur et dirigeant de l’entreprise basée à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Ancien étudiant en ingénierie à l’Institut national polytechnique de Grenoble (INPG) et diplômé de l’université Aix Marseille 3, ce passionné de machines volantes a décidé de créer son entreprise en 2006 avec son associé Fabien Paganucci, et son frère Eric.

L’aventure a démarré en 2005 lorsque que Pascal Zunino a remporté un concours organisé par l’Office national d’études et de recherches aérospatiales (Onera) et la Direction générale de l’armement (DGA) sur les microdrones utilisés en environnement urbain. 11 ans plus tard, la PME compte 10 salariés et a déjà conçu une cinquantaine de systèmes qu’elle produit dans son propre atelier de montage. « Nous avons autofinancé une partie de nos développements en réalisant des études pour d’autres entreprises », explique le dirigeant qui a notamment participé à la conception de certains drones pour le géant français Parrot. Cependant, les appareils de Novadem ciblent, pour leur part, deux types de marché. Le premier concerne les applications civiles. A cet égard Novadem fournit des drones notamment à la SNCF. Le second marché intéresse les forces armées, les forces de l’ordre et les services de secours. Ainsi la PME équipe-t-elle depuis quatre ans certains services de l’Etat tels que la DGA, la Section technique de l’Armée de terre ou encore les sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône.

Le contrat remporté à l’issu d’un appel d’offres lancé en 2015 par le ministère de l’Intérieur porte sur une durée de 3 ans. Novadem s’engage à fournir des microdrones NX110, à former des opérateurs et à maintenir en condition opérationnelles les systèmes. Les engins volants pèsent moins de 2 kilos et sont conçus pour accomplir des missions de jour comme de nuit. Ces patrouilles volantes peuvent être télépilotées depuis le sol ou se dérouler automatiquement grâce à un plan de vol préétabli. Dotés d’un puissant zoom, les appareils sont capables d’identifier un individu ou de lire une plaque d’immatriculation.

Points forts, leurs caméras sont facilement interchangeables. Idem pour leur batterie qui leur confère une autonomie de 25 minutes. « Nos microdrones disposent de quatre rotors, ils peuvent évoluer en vol stationnaire et se déplacer à une vitesse allant jusqu’à 12 mètres par seconde dans un rayon d’action de 1 km », décrit Pascal Zunino. Faciles à utiliser, ces microdrones sont d’autant plus aisés à transporter que leur structure en carbone est entièrement pliable dans leur carquois grâce à un système breveté par Novadem. Les appareils, vendus 50.000 euros l’unité, communiquent en temps réel avec des stations sols durcies qui intègrent tous les éléments de transmission et de visualisation. Grâce à quoi, les vidéos réalisées par les drones seront redirigées en temps réel vers les véhicules d’intervention au sol ou vers les postes de commandement. Comme les images sont géocodées, les gendarmes pourront aussi se rendre au plus vite auprès des véhicules ou des individus repérés par les drones.

Le marché remporté auprès de la Gendarmerie nationale constitue un véritable tremplin pour Novadem qui compte se déployer à l’étranger grâce à des partenaires distributeurs. « Nous avons obtenu un prêt d’un million d’euros de la BPI pour accélérer notre développement à l’export », confie Pascal Zunino qui compte multiplier par 4 ses moyens de production ainsi que le nombre de ses collaborateurs. Financièrement autonome et même rentable depuis quatre ans (en 2014 son chiffre d’affaires s’est élevé à 615.000 euros euros pour un bénéfice net de plus de 130.000 euros), Novadem ambitionne d’ici 2020 de vendre 600 systèmes en France et en Europe. L’avènement de la future réglementation européenne devrait servir les ambitions de l’entreprise qui consacre 40% de ses revenus à la R&D. A titre d’exemple, elle a conçu un système baptisé Local Positioning System (LPS) qui permet de s’affranchir des insuffisances des transmissions GPS grâce à des balises mobiles. De quoi faciliter notamment l’inspection des ouvrages d’art.

Eliane Kan

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