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Myndblue : un bracelet pour aider les médecins à détecter les signes de dépression nerveuse

Cet accessoire connecté mesure en continu différents paramètres qui vont alerter les médecins en cas de signes précoces de dépression nerveuse. Les informations recueillies seront analysées par un logiciel dédié développé également par Myndblue.

L’exercice de certains métiers peut conduire à la dépression nerveuse. C’est le cas notamment des personnes travaillant dans le transport public, l’immobilier, le travail social, l’industrie, les services à la personne et l’édition, selon une étude publiée en décembre 2014 dans le journal Social Psychiatry and psychiatric Epistemoloy. A cette liste d’activités pourraient être rajoutés les métiers liés à la sécurité privée et aux forces de l’ordre. Une cible que vise notamment la société Myndblue, une startup française incubée à l’école Polytechnique.

L’entreprise a été cofondée par deux docteurs qui ont conçu un bracelet capable de détecter les signes qui peuvent mener à la dépression nerveuse. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ce mal du siècle toucherait 350 millions de personnes dans le monde dont 20% à 30% de la population française ! Le diagnostic est difficile à établir. « Souvent les premiers soins ne sont apportés que cinq ans après les premiers symptômes de la vulnérabilité physique », soulève Denis Fompeyrine, docteur en psychologie clinique.

Partant de ce constat, ce dernier a décidé de développer une technologie dans le domaine de la santé mentale. Avec un ingénieur de l’‘École nationale supérieure de techniques avancées (Ensta-ParisTech), il a lancé la startup Myndblue dans les locaux de l’école Polytechnique avec Pierre Bassaler-Merpillat, diplômé de l’Ensta-ParisTech et spécialiste des Télécoms. Tous deux ont déposé deux brevets en développant ce fameux bracelet connecté qui aide les médecins à détecter les signes de dépression.

En effet, cet accessoire est équipé de capteurs pour mesurer en continu une dizaine de paramètres de nature physiologique (rythme cardiaque, tension artérielle, température du corps etc.), comportementale et environnementale comme les temps de sommeil et les émissions électroniques auxquelles le sujet est exposé. « Nous utilisons l’intelligence artificielle et plus particulièrement l’apprentissage automatique (Machine Learning) pour analyser et identifier les marqueurs indiquant potentiellement des symptômes de la dépression », poursuit Denis Fompeyrine le CEO de Myndblue. Grâce à un algorithme développé par les deux fondateurs, les données vont pouvoir être triées puis interprétées. Les médecins pourront ainsi récupérer les données sur leur ordinateur ou leur smartphone. « Ils recevront des alertes pouvant indiquer des signes avant-coureurs de la dépression chez leurs patients », précise Denis Fompeyrine, DG de Myndblue. L’objectif de ce bracelet est ainsi de prévenir la rechute de la maladie qui se déclare dans près de la moitié des cas. « Nous nous adressons aux patients qui sortent de l’hôpital ainsi qu’aux professions à risque comme celles qui sont liées à la sécurité civile et aux forces armées », indique le fondateur de MyndBlue qui précise qu’à terme leur objectif est également d’équiper la médecine de ville.

Les deux entrepreneurs se sont associés au docteur Philippe Nuss, psychiatre à l’hôpital Saint-Antoine à Paris où se déroulera une des 8 études cliniques prévues par Myndblue. « Nous devons faire vite car les demandes affluent, précise Denis Fompeyrine. Depuis les attentats de novembre à Paris et avec leurs répercussions psychologiques sur la population, les demandes immédiates ont explosé. » Outre les recrutements, les dirigeants de la startup cherchent à lever rapidement des fonds auprès de Business Angels afin de mettre le produit au plus vite à la disposition de leurs premiers utilisateurs et prescripteurs.

Eliane Kan

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