Accompagnement de convois spécialisés, livraison intra-urbaine de colis, transport de personnes… autant de métiers où la moto n’est plus seulement une passion mais aussi un outil de travail que l’arrivée du GPS a considérablement amélioré. Aussi pratique soit-elle, cette aide à la navigation présente toutefois un risque pour le motard. Le GPS étant placé sur le guidon, le pilote doit quitter la route des yeux pour consulter l’écran. D’où l’intérêt du boîtier Eyelights.
Léger (moins de 100 grammes) et adaptable en Plug and Play sur n’importe quel casque moto, ce système projette sur la rétine de l’oeil un écran transparent qui semble flotter à quelques mètres de distance devant le motard. Seules les données de navigation importantes y sont diffusées. « Sécurité oblige, nous ne donnons que trois informations, la vitesse, la flèche de l’itinéraire à suivre avec la distance restante, la présence de radars ou l’info trafic », indique Romain Duflot (25 ans) co-inventeur du boîtier avec Thomas de Saintignon (23 ans).
Lauréats de nombreux concours et parmi les finalistes de la deuxième édition de la compétition Startup de la Fnac, ces deux jeunes ingénieurs sont diplômés de l’Institut catholique d’arts et métiers (Icam) de Toulouse. « Nous avons conçu et développé ce système pendant un an et demi en parallèle de nos études », poursuit Romain Duflot, aujourd’hui président de l’entreprise Eyelights qu’il a créée en mars dernier à Labège (Haute-Garonne) avec son complice.
« J’ai eu l’idée de ce système de projection à visée tête haute car j’ai baigné dans mon enfance dans les technologies militaires et aéronautiques grâce à mon père qui était pilote de chasse », rapporte Romain Duflot qui utilise par ailleurs la cartographie de l’éditeur HereMaps. Propriétaire de plusieurs brevets, la jeune équipe a réalisé un prototype qui a fait l’objet d’essais l’an dernier avec le constructeur de motos Triumph ainsi qu’avec Motoblouz, le site de ventes en ligne dédiés aux accessoires de moto.
Depuis, l’équipe d’Eyelights se focalise sur l’industrialisation de son produit. Elle est installée dans Connected Camp, l’accélérateur de start-up créé notamment par Sigfox et Samsung. « Nous y bénéficions des conseils d’une trentaine de mentors », sourit le jeune dirigeant qui prévoit d’ouvrir les préventes de son système en juin prochain pour une livraison des premiers exemplaires aux alentours du mois de novembre. « Nos produits seront assemblés en France et vendus entre 500 et 1.000 euros en fonction des volumes de production. »
Eliane Kan
Commentez