Saviez-vous que les ions négatifs ont la propriété de dépolluer l’air ? C’est du moins ce qu’a prouvé Jacques Breton, professeur de sciences physiques à l’Université de Bordeaux, membre de l’Académie des sciences de New York. Cet universitaire a consacré une quinzaine d’années de recherche sur des solutions capables de produire des ions négatifs afin de dépolluer et décontaminer des espaces publics ou privés. Ses recherches ont également inspiré Pierre Guitton, un ingénieur et ancien chercheur dans le traitement d’air. « En partant des travaux du Pr Jacques Breton, nous avons conçu, développé et breveté un purificateur d’air qui ne génère pas d’ozone (qui, rappelons-le, est un gaz toxique), à la différence de nos concurrents », indique Pierre Guitton. Ce dernier a d’ailleurs présenté au printemps dernier ses ioniseurs sur un salon de Shanghai (Chine) où ils ont fait l’objet d’accords de distribution avec des acteurs chinois.
Sachant que l’Empire du milieu est le premier marché mondial de la purification d’air, ces accords ont de quoi conforter Pierre Guitton. Ce dernier a cofondé en janvier 2015 son entreprise, baptisée Teqoya (nom inspiré du séquoia, un épineux connu pour sa capacité à produire naturellement des ions négatifs), avec des associés dont Bruno Desgurse, l’actuel président. Environ neuf mois plus tard, la startup lançait la commercialisation de ses premiers ioniseurs.
Fabriqués en Aquitaine, ces appareils émettent, grâce à leurs aiguilles, des ions négatifs. Ces derniers s’attaquent à différents types de polluants qu’ils aient pour origine l’activité humaine (industries, transports) ou biologique comme les bactéries, pollens et virus et les particules fines. Lesquelles sont notamment accusées par l’Organisation mondiale de la santé de pénétrer dans le sang et de provoquer de graves maladies cardiovasculaires (dont des AVC).
Ces particules qui proviennent souvent de la rue peuvent pénétrer dans les bâtiments et y représenter une part importante de la pollution intérieure. « Nos ioniseurs ont la propriété de s’attaquer aux particules les plus fines, et à toutes celles dont la taille est inférieur à 2,5 microns et qui sont mesurées dans le désormais fameux indicateur PM 2.5, explique Pierre Guitton en décrivant le principe de fonctionnement du ioniseur. Une fois émis dans atmosphère, les ions négatifs viennent charger électriquement les particules polluantes qui sont ensuite attirées vers les surfaces, les sols, les meubles ». Dès lors, un simple coup d’éponge suffit pour s’en débarrasser.
2 versions garanties 10 ans. Autre point avantageux à souligner, ces purificateurs d’air ne génèrent pas de mouvement d’air, sont faciles d’entretien puisqu’ils ne nécessitent pas de cartouches ou de filtres. En outre, ils sont économes en énergie (2 watts seulement) et surtout silencieux. Deux versions garanties 10 ans sont disponibles. La première baptisée Tip9 est destinée à des pièces de 10 à 15 m² et se pose sur une table alors que la seconde Tip24 posée sur un socle adresse des pièces de 30 à 50 m2. Elles sont vendues respectivement 428 euros et 769 euros.
«Cet été nous allons lancer une troisième version en direction des automobilistes », prévoit Pierre Guitton qui poursuit les efforts de R&D pour améliorer ses futurs produits qu’il destine notamment à l’hôtellerie, aux maisons de retraite, aux crèches, etc. Lauréate de la bourse FrenchTech et de BPIfrance, sa startup compte 10 personnes dont 4 ingénieurs. En mai dernier, elle a été désignée lauréate du Scientipôle, ce qui lui vaut d’être estampillée du fameux label et d’obtenir un prêt d’honneur pour poursuivre ses recherches. L’entreprise a notamment prévu de participer cet hiver à un programme de recherche qui vise à vérifier la capacité des ions négatifs à favoriser le sommeil.
Eliane Kan
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