Le stockage des données personnelles par les ténors du numérique américains et leur utilisation à des fins publicitaires, marketing ou encore politiques n’a de cesse de soulever des inquiétudes. En témoigne l’étude publiée par Convios Consulting pour le compte du service gratuit de messagerie électronique allemande Global Message eXchange (GMX) auprès de 1.000 personnes dans chacun des pays sondés, à savoir en Allemagne, Autriche, Suisse, France, Espagne et Royaume Uni.
Retard européen sur le chiffrement. L’objectif étant de tâter le pouls des internautes européens en matière de protection de leurs données. Et le constat ne satisfait guère : malgré une prise de conscience quant à la vulnérabilité de leurs données personnelles, les Européens ont pris un certain retard face aux solutions de protection de leurs données telles que le chiffrement. Si deux tiers des internautes européens éprouvent des craintes vis-à-vis du stockage de leurs données personnelles, l’intensité de leur méfiance varie largement selon les différents pays. C’est en Espagne que la préoccupation se fait la plus prégnante : 86% des interrogés sont suspicieux. L’Allemagne et l’Autriche ne sont pas non plus en reste avec une inquiétude concernant 70% des sondés. En revanche, la Grande-Bretagne fait figure de mauvaise élève avec un taux de 45% d’internautes se sentant peu préoccupés par l’affaire.
Notion opaque pour certains Européens. « Trois ans après leur médiatisation, les révélations d’Edward Snowden sont toujours d’actualité. Les internautes en Europe ont depuis été sensibilisés et souhaitent désormais protéger leurs données mais ignorent comment procéder », développe Jan Oetjen, directeur général de GMX. En outre, depuis le scandale des écoutes américaines de la NSA, le chiffrement s’est peu à peu imposé comme la solution incontournable pour la protection des données. Toujours est-il que cette notion est restée tout à fait opaque dans l’esprit de nombreux européens. Quo qu’il en soit, en moyenne, 44% des personnes interrogées s’en font une certaine idée. Et c’est en Allemagne que cette moyenne est la plus élevée, à hauteur de 60%. De l’autre côté du prisme, un quart des français interrogés n’ont tout simplement aucune idée de ce que signifie le chiffrement ! Alors que 51% des interrogés Autrichiens et 48% des Britanniques sondés connaissent au moins certains rudiments du chiffrement.
Ségolène Kahn
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