Si le chiffre est faible, il n’en demeure pas moins inacceptable : 8% des femmes actives avouent être victimes de comportements sexistes dans le cadre de leur travail, selon une étude publiée le 16 septembre par la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère du Travail. Dans ce contexte, l’enquête qui interroge les contextes les plus sujets aux comportements sexistes révèle que presque autant d’hommes (33%) que de femmes (36%) déclarent avoir subi un comportement hostile dans le cadre de leur travail au cours des douze derniers mois.
Toujours est-il que, parmi ces victimes, plus d’une femme sur cinq considère que ces comportements sont dus à son sexe, et ce, contre un homme sur vingt. Critiques injustes, sentiment d’être ignorée ou que les autres font comme si elles n’étaient pas là, ce sont au total 8% des femmes sur l’ensemble des actifs contre 1% d’hommes qui se sentent visées par des comportements sexistes.
Les conditions de travail, facteurs de discriminations
Il faut savoir que suivant les conditions de travail, les facteurs de discriminations varient. Par exemple, 17% des femmes exposées à au moins cinq nuisances (saleté, humidité, froid…) signalent subir des comportements hostiles et sexistes. A l’inverse, seules 9% en sont victimes lors de situations plus encadrées, par exemple lors d’entretien individuel annuel portant sur des « critères précis et mesurables« .
Les métiers « typiquement masculins » peu disposés envers les femmes
Selon l’enquête de la Dares, 15% des femmes qui travaillent sur des postes de travail « typiquement masculins » déclarent avoir subi un comportement hostile à dimension sexiste au cours des 12 derniers mois, contre 1% des hommes. En cause, les emplois considérés comme très typiquement masculin font partie des 20% des emplois ayant la probabilité la plus faible d’être occupée par une femme.
Accroître la mixité
Dans ce contexte, c’est dans le secteur de l’industrie que les femmes seraient les plus touchées. L’enquête souligne qu’occuper « un emploi ne correspondant pas aux stéréotypes sexués de la division du travail peut exposer les personnes concernées, hommes ou surtout femmes, à des moqueries ou à des discriminations à caractère sexiste ». Du coup, l’étude préconise d’accroître « la mixité des emplois [qui] pourrait donc contribuer à prévenir la survenue de ces comportements sexistes ». Et pourtant, lorsque les emplois sont très habituellement occupés par des femmes, seulement 6% d’entre elles se disent victimes de sexisme contre 3% d’hommes.
Ségolène Kahn
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