Chaque année en France, on déplore plusieurs accidents mortels dus au travail en hauteur. A titre d’exemple, en juin dernier deux ouvrier couvreurs sont tombés de leur nacelle dans le centre historique de Rodez (Aveyron). Des tragédies qui pourraient être évitées en remplaçant les hommes par des drones volants pour la réalisation de tâches pénibles et difficilement accessibles. Aerial Coboticus, une startup basée dans le Val-de-Marne, y travaille. Créée en 2015, cette jeune société de design et de fabrication de drones de télémanipulation associe un drone industriel à un bras robotisé fourni par le fabricant Kuka.
Eliminer les risques de chute
A la différence de Drone Volt qui est conçu pour pulvériser de la peinture ou tout autre produit, il s’agit du premier robot volant polyvalent conçu pour effectuer, à l’aide d’outils adaptés, des travaux de nettoyage au laser, de la soudure ou encore pour effectuer des placements de capteurs. « Notre drone intéresse aussi bien le secteur du BTP que huit autres secteurs comme l’industrie, le naval, etc », fait valoir Asma Bouaouaja, ingénieure diplômée de l’école Centrale de Paris, présidente et cofondatrice de l’entreprise avec Clément Serrat, ingénieur diplômé de l’Epitech. Ces deux passionnés d’aéronautique et de drones ont créée cette startup afin de favoriser la collaboration entre l’homme, le drone et le robot. Les entreprises utilisatrices y verront plusieurs avantages. D’abord, leurs opérateurs pourront atteindre rapidement et aussi souvent que nécessaire des endroits difficiles d’accès tout en éliminant les risques de chute ou de projection. Pour leur employeur, l’intervention de tels engins va favoriser la répétabilité des actions et leur précision tout en réduisant les coûts d’opération puisque les matières seront appliquées en quantité voulue et au bon endroit.
Un drone volant alimenté par un câble
Pour l’heure, Aerial Coboticus se focalise sur la réalisation de sa première plate-forme en travaillant de concert avec des grands groupes afin de comprendre leurs besoins et vérifier ainsi la pertinence de son robot volant. Il s’agit d’un drone quadricoptère (NDLR quatre hélices) de 4 mètres d’envergure pour un poids total en vol de 90 kg relié par un câble de communication et d’alimentation électrique afin de lui conférer une autonomie illimitée. En cours de réalisation, le « Coboticus » mobilisera deux opérateurs. Le premier est en charge du pilotage du drone et le second pilote le bras robotique à l’aide d’une télécommande afin de faciliter sa manipulation à distance. « Nous développons des algorithmes qui permettront, à terme, de s’émanciper du pilotage », indique Clément Serrat.
Levée de fonds de 350.000 euros prévue pour 2017
Pour financer ces développements, l’entreprise a reçu de la part de Bpifrance l’Aide à la maturation de projets innovants (Aima), une subvention 25.000 euros ainsi qu’un prêt de 60.000 euros de la part du réseau Entreprendre et de son fond innovation. Par ailleurs, Aerial Roboticus a réalisé une première levée de fonds auprès de ses proches (soit 85.000 euros). Un second tour de table, à hauteur de 350.000 euros, est prévu pour le début de l’année prochaine. « Nous nous rapprochons de Capital Venture et de grands groupes auprès desquels nous déposerons un dossier de financement au projet innovant », indique Clément Serrat qui prévoit la sortie de son premier produit fin 2018 ou début 2019.
Eliane Kan
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