Interview de Xavier Rodriguez, ancien cordiste et dirigeant du groupe Jarnias (350 collaborateurs et 50 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022), une entreprise spécialisée dans les travaux en hauteur et d’accès difficile depuis 30 ans. En outre, elle opère depuis 10 ans un centre de formation situé à L’Hay-les-Roses. Cet établissement accueille chaque année 650 personnes environ pour les former aux métiers du bâtiment et de la verticalité. En 2023, le groupe Jarnias propose une nouvelle formation dédiée aux travaux sur cordes en milieu urbain. A cela s’ajoute un nouveau centre à Valence pour former les futurs cordistes.
Xavier Rodriguez a reçu le mois dernier la médaille de l’excellence artisanale. © Groupe Jarnias
En quoi consiste votre nouvelle formation en milieu urbain ?
Nous venons de lancer une nouvelle formation d’initiation aux travaux sur cordes en milieu urbain d’une durée de trois mois. Celle-ci comporte cinq modules allant de la maçonnerie à la soudure et à la charpente en passant par la couverture et la peinture. A la sortie de leur formation, les apprenants disposent des prérequis nécessaires à l’exécution des travaux en hauteur sur des façades extérieures.
Nous dispensons ces stages en Île-de-France, dans notre centre de L’Hay-les-Roses qui dispose de 500 m² répartis sur trois espaces. Les stagiaires peuvent ainsi se former en conditions réelles sur des échafaudages, une toiture, une structure métallique ou une plate-forme sans garde-corps. Les enseignants ont entre 10 et 25 ans d’expérience et de savoir-faire dans le domaine de la formation et ou des métiers du bâtiment et de la corde.
Quelles qualités faut-il avoir pour être cordiste et de quels univers proviennent les professionnels que vous formez-dans votre centre ?
Il n’y a pas d’âge pour être cordiste, il faut être en bonne condition physique et ne pas avoir le vertige. Chaque mois, nous formons une cinquantaine de stagiaires. Il s’agit principalement de professionnels en reconversion, d’artisans, de salariés intérimaires qui souhaitent avoir une double compétence métier.
Les formations dédiées au travail sur corde intéressent notamment les professionnels du bâtiment qui veulent avoir une double compétence. © Groupe Jarnias
Par exemple, nous formons aux métiers du bâtiment et au travail sur corde. Ces formations permettent d’acquérir une certification de qualification professionnelle (CQP). Nous proposons trois niveaux. A savoir, CQP cordiste, CQP technicien cordiste et CQP OTC (organisation des travaux sur corde). Ces stages peuvent être financés via le CPF (compte personnel de formation) ou par Constructys, l’Opco de la construction. Nous permettons à 100 % des apprenants de trouver un emploi à l’issue de la formation.
Comment se porte le marché des travaux sur corde ?
Notre activité de travail sur corde enregistre une progression annuelle à deux chiffres sur un marché qui s’élève entre 650 millions et 800 millions d’euros par an. En 2022, nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros et nous en prévoyons 65 millions d’euros en 2023 avec 350 collaborateurs dont 250 cordistes. Nous cherchons à recruter une centaine de personnes. Dans cette perspective, nous venons notamment d’ouvrir un centre de formation, à Valence dans le sud de la France. Nous en prévoyons un troisième à Lille.
Propos recueillis par Éliane Kan
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