Distributeur de systèmes biométriques pour le contrôle d’accès ainsi que de serrures électroniques pour sécuriser placards, tiroirs et vitrines, Abiova basée à Ris-Orangis (91) exerce depuis 2004. Forte de 5 salariés, la société a su convaincre un fabricant pour conformer ses technologies biométriques aux exigence européennes de protection des données personnelles. Interview de son président, Pascal Lentes.
Comment positionnez-vous votre société sur le marché de la sécurité-sureté ?
Nous exerçons notre activité sur deux marchés qui se répartissent à parts égales en termes de chiffre d’affaires (900 000 euros pour la période 2022-2023, en croissance de 25%) : la distribution de lecteurs biométriques ainsi que de serrures électroniques pour sécuriser placards, tiroirs et vitrines, sans clé mais avec badges RFID. Nous équipons ainsi de grandes enseignes comme la Fnac, les Galeries Lafayette ou la quasi totalité des magasins des Champs-Elysées à Paris.Comment se comporte le marché de la biométrie ?Il reste très contraint par la réglementation, notamment par le Règlement général sur la protection des données personnelles (RGPD). Résultat, le contrôle d’accès par système biométrique constitue une niche très étroite.
Comment se traduit cette contrainte dans les produits biométriques ?
A l’instar des puces dans les passeports biométriques, le RGPD impose l’idée d’enregistrer et de stocker les données personnelles dans un badge RFID. C’est donc le porteur du badge de contrôle d’accès qui doit avoir la maîtrise des données qui lui sont propres. Cependant, bon nombre de fabricants de lecteurs biométriques étrangers, principalement américains ou asiatiques, n’ont pas suivi cette réglementation européenne. Ce qui a restreint l’offre biométrique en contrôle d’accès.
Quelle a été votre réaction ?
Nous avons travaillé avec un fabricant dont nous connaissions bien les produits biométriques pour des cas d’usage particuliers appliqués, notamment, à des armureries utilisées par exemple dans les administrations pénitentiaires ou les polices municipales. En effet, ces cas d’usage imposent de protéger le stockage des armes par contrôle d’accès biométrique tout en laissant aux personnels de sécurité habilités la possibilité de se saisir très rapidement de leurs équipements. Sans avoir à chercher dans l’urgence un badge RFID dans le blouson…
Que s’est-il donc passé ?
La France étant précurseur dans l’application du RGPD en Europe, nous avons accompagné ce fabricant en lui indiquant comment adapter au RGPD son électronique et son logiciel maison (firmware), avec quelles technologies et quelles sécurités.
Quel en est le résultat ?
Nous proposons deux produits distribués à notre marque qui enregistrent les données biométriques de l’utilisateur sur un badge Mifare DESfire EV3 de chez STid. A savoir Abiokey III, un système de troisième génération de reconnaissance de la paume de la main pour applications en intérieur. Et Abiokey III+ pour la reconnaissance de la main ou du visage aussi bien en intérieur qu’en extérieur.
Quels sont leurs principaux avantages ?
Tout d’abord, ces procédés sont conformes au RGPD. Puis, contrairement à la reconnaissance d’empreintes digitales, il n’y a pas de contact avec le capteur. C’est très pratique dans certains métiers comme le nettoyage ou la fabrication industrielle où l’empreinte digitale peut être endommagée. Ensuite, le processus de reconnaissance s’effectuant à une distance comprise entre 30 cm et 50 cm, il se révèle très hygiénique. Au final, le contrôle d’accès biométrique est simplifié et plus rassurant.
Propos recueillis par Erick Haehnsen
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