850 millions de dollars, c’est le montant que doit débourser Gemalto, un leader mondial de la sécurité numérique, pour acquérir une filiale du groupe américain 3M spécialisée dans la gestion d’identité. Grâce à ce rachat, le groupe pourra s’emparer d’un éventail de solutions biométriques produites par cette filiale, à savoir l’identification civile, le contrôle aux frontières et les forces de Police ainsi que de matériel de sécurité et de lecteurs de documents sécurisés. De quoi compenser la tentative avortée de la multinationale basée en Hollande de racheter en septembre dernier la filiale biométrique du groupe Safran qui avait opté pour son concurrent Oberthur. Alors que l’accord a été annoncé vendredi 9 décembre dans un communiqué, le groupe a précisé que cette acquisition serait financée grâce à ses liquidités ainsi qu’à des lignes de crédit existantes. L’opération devrait ainsi être bouclée au premier semestre prochain une fois obtenues les autorisations délivrées par les autorités régulatrices de la concurrence et les consultations des instances représentatives du personnel en fonction des pays.
Une opération fructueuse
Lorsque l’acquisition sera réalisée, Gemalto assure qu’il saura conserver une structure financière solide avec un ratio dette nette sur EBITDA (excédent brut d’exploitation) inférieur à 1,5. Il prévoit aussi que la transaction améliorera son bénéfice sur le résultat net par action ajusté (c’est-à-dire hors éléments exceptionnels). Et ce, dès la première année. Ainsi le chiffre d’affaires de l’activité acquise devrait-il croître en moyenne annuelle de 10% générant une marge d’EBITDA supérieure à 20% en 2020. D’ailleurs, le marché a déjà commencé à réagir positivement à cette annonce. A l’heure de la clôture de la Bourse de Paris vendredi 9 décembre, le titre de Gemalto affichait une augmentation de 6,25%, à 52,31 euros. Les investisseurs se frottent déjà les mains.
S’assurer une place de choix dans la biométrie commerciale
« Cette acquisition vient à la fois compléter l’offre pour les programmes gouvernementaux en internalisant la technologie biométrique, et positionner idéalement la société sur le marché prometteur de la biométrie commerciale », a souligné un porte-parole de Gemalto. Une chose est sûre, la filiale avait de quoi séduire. Grâce à ses 450 employés « hautement qualifiés », cette dernière a largement fait ses preuves dans le monde de la biométrie en développant des algorithmes relatifs aux empreintes digitales, au visage ou encore à l’iris. Elle réalise un chiffre d’affaires annuel de 215 millions de dollars (environ 202 millions d’euros) et son résultat des activités opérationnelles s’élève à 58 millions de dollars. Des sommes rondelettes qui iront nourrir les ventes de l’activité « Programmes gouvernementaux » de Gemalto, lesquels ont atteint 391 millions d’euros en 2015.
Ségolène Kahn
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