Ce jeudi 12 janvier fut une journée salutaire pour la ministre du Travail, Myriam El Khomri et le premier ministre, Bernard Cazeneuve, qui ont officiellement annoncé le lancement du très controversé Compte personnel d’activité (CPA). Un « coffre-fort des droits » selon le gouvernement qui permettra aux actifs français d’avoir accès à leur droits sociaux afin de construire leur parcours professionnel. A ce titre, il faut rappeler que le Compte personnel de prévention de la pénibilité (CPPP ou C3P) est automatiquement créé depuis janvier 2017 pour les salariés de droit privé exposés à des facteurs de risques professionnels. En outre le C3P est également intégré au CPA. Pour y voir plus clair, deux startups à savoir MyJob.Company spécialisée dans le recrutement participatif et Monkey tie, férue de matching affinitaire, ont décroché l’appel d’offres public du CPA qui les conduit à travailler main dans la main avec le ministère du Travail et la Caisse des dépôts et consignations (CDC) afin de peaufiner une plateforme numérique ouverte à toutes et à tous.
Le Compte personnel d’activité, un « sac à dos social »
Cette plateforme sur le net qui sera accessible à tous les Français va centraliser toutes les informations relatives aux parcours professionnels de la population active tels que le profil professionnel de personnalité, les métiers et formations. Ainsi, le ministère du Travail explique-t-il sur son site que « le CPA est un compte ouvert pour chaque personne qui débute sa vie professionnelle et qu’elle gardera jusqu’à son décès ». A l’origine, le constat qui a motivé cette décision est simple : l’époque où l’on travaillait toute sa vie dans une même entreprise est révolue. Par conséquent, entre périodes d’activités, chômage et reconversion, les carrières ne sont plus linéaires. Il s’agit alors de permettre aux Français de conserver avec eux, tout au long de leur parcours professionnel, les droits sociaux acquis. Pour Jérémy Lamri, CEO de Monkey tie, le CPA est une nécessité : « Dans un monde où tout évolue très rapidement, parfois trop, il est critique de créer des points de repère. »
Bénéficier de l’expérience RH des deux startups
Toujours est-il qu’en termes de compétences dans les domaines des ressources humaines, les deux startup n’étaient pas nées de la dernière pluie : cela fait déjà deux ans que les deux entreprises travaillent de concert avec l’association Le Lab RH, regroupant plus de 370 startups du domaine. Et dont le but est d’aider les organisations dans leur migration vers le digital tout en conciliant croissance, emploi et bien-être au travail. “Le CPA a su allier des acteurs institutionnels et des acteurs innovants. Il était nécessaire d’aller dans une construction collaborative, par les utilisateurs pour les utilisateurs”. a ainsi rappelé la ministre du Travail lors de son discours du 12 janvier.
Le numérique au service de l’employabilité
S’appuyer sur les réseaux existants afin de favoriser l’embauche semble être devenu un enjeu pour le gouvernement : en témoigne la création d’un Emploi Store pour Pôle Emploi, portail sur le marché de l’emploi qui regroupe une centaine de services numériques liés à l’emploi ou la formation. Mais aussi les nouvelles applications qui devraient être ajoutées à la plate-forme du CPA au fil des mois à venir, telles que la possibilité de se faire conseiller par d’autres utilisateurs pour définir son parcours professionnel.
Ségolène Kahn
Les nouveaux droits apportés par le CPA :
– un capital formation pour les jeunes décrocheurs ;
– l’élargissement du compte personnel de formation à tous les actifs, y compris les travailleurs indépendants et les fonctionnaires, qui en sont aujourd’hui exclus ;
– un renforcement des droits à la formation pour les personnes peu qualifiées ;
– la reconnaissance de l’engagement.
Le CPA permettra aussi de financer des bilans de compétences et l’accompagnement à la validation des acquis de l’expérience (VAE).
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