Malgré son interdiction en France en 1997, l’amiante, cette substance toxique extrêmement volatile largement utilisée dans la construction, constitue encore aujourd’hui un problème de santé publique. Principale raison : la difficulté de l’en extraire des bâtiments concernés mais aussi le coût élevé des matériaux et équipements nécessaires à cette opération. Face à cette situation, l’Assurance maladie vient de mettre à disposition des petites entreprises du secteur du bâtiment, des travaux publics, du nettoyage et de la maintenance une subvention leur permettant d’acheter le matériel nécessaire à la protection de leurs salariés. Sont concernées les TPE-PME de moins de 50 salariés engageant une démarche de protection de la santé et de la sécurité de leurs salariés travaillant dans un contexte d’amiante.
Toujours seconde cause de maladie professionnelle
Responsable de 5.000 maladies connues comme étant liées au travail, l’amiante est toujours aujourd’hui considérée comme la deuxième cause de maladie professionnelle en France ainsi que la première en termes de coûts, selon l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS). Une fois inhalées, les fibres de l’amiante qui s’avèrent de 400 à 500 fois plus fines qu’un cheveu, s’agglutinent au fond des poumons. Générant des affections respiratoires extrêmement graves pouvant aller jusqu’au cancer et à la fibrose. Sachant qu’entre 1973 et 1975, pas moins de 150.000 tonnes d’amiante ont été largement utilisées dans la construction et l’industrie, la route est encore longue avant d’endiguer ce fléau. D’où l’idée d’accélérer le processus en finançant la décontamination.
Jusqu’à 25.000 euros d’allocations Aspirateurs
Filtres, unités mobiles de décontamination, systèmes de production et de distribution de l’air, masques… Baptisée « Stop amiante », l’aide de l’Assurance maladie est dédiée à l’achat du matériel de protection contre l’amiante. A ce titre, elle couvrira 40% du montant hors taxe du matériel acquis. De quoi atteindre un budget de 25.000 euros maximum. Une belle aubaine pour les petites entreprises qui peinent à financer cette opération délicate et coûteuse. En retour, l’entreprise bénéficiant de ce financement devra attester d’une démarche de formation de ses salariés aux risques de l’amiante. Plus précisément, au moins un salarié sur cinq, sachant que l’un deux devra être nommé « référent amiante » par un organisme habilité. Bien sûr, les équipements acquis devront se conformer au cahier des charges définis par la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés (Cnam-TS) et de l’INRS. Pour cela, les entreprises intéressées ont jusqu’au 15 juillet 2017 pour envoyer leur demande à l’Assurance maladie ou à la caisse de leur région (Carsat, CGSS, Cramif).
Ségolène Kahn
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