Dans le domaine des objets connectés, la sécurité et l’industrie sont les applications qui évoluent le plus vite sur le marché. C’est du moins ce qu’enregistre Frédéric Salles, cofondateur et président de la société Matooma. Ce spécialiste de la connexion et la gestion des objets connectés connaît lui-même une croissance très forte sur ces deux marchés, devant la santé, les véhicules connectés et la monétique sur lesquels l’entreprise est aussi positionnée. Créée en 2012 à Montpellier, Matooma a vu son chiffre d’affaires global passer de 3,5 millions d’euros en 2015 à 5,5 millions d’euros en 2016 avec 35 collaborateurs dont un tiers d’ingénieurs. « Parmi nos 1.800 clients, nous comptons tous les grands opérateurs de télésurveillance comme Scutum ou Securitas qui anticipent ainsi la disparition programmée du réseau téléphonique commuté (RTC) », rapporte le président de Matooma. L’entreprise s’est illustrée dans son secteur en lançant en 2013 la première carte Sim multi-opérateurs. Laquelle garantit ainsi au client final que ses alertes seront bien acheminées en choisissant le réseau le mieux adapté.
15 clients utilisent déjà ce réseau
Aujourd’hui concurrencée par d’autres fournisseurs de cartes Sim, l’entreprise se démarque avec son réseau sécurisé Matoowan. Cette infrastructure est interconnectée d’un côté à ses clients grâce à des liens IP sécurisés et, de l’autre à des opérateurs télécoms comme Orange, SFR, Sierra et KPN auxquels il est relié par fibre optique. Ouvert en janvier 2016, ce réseau est déjà utilisé par 15 clients dont le ministère de la Défense et Photomaton, le fabricant de cabines photos. Grâce au réseau MatooWan, ce dernier prend en main ses équipements à distance en toute sécurité, les met à jour et les contrôle. Résultat, lorsque la cabine émet une alarme, sa carte Sim se connecte via la borne de l’opérateur au serveur de Matooma.
Objets interopérables entre eux
Grâce à cette infrastructure, les objets peuvent aussi converser avec d’autres équipements également équipés de la carte Sim, quel que soit le réseau utilisé (GSM, satellite, bas débit de type Lora ou Sugfox, etc). « Par exemple, un produit peut envoyer à d’autres objets similaires sa nouvelle configuration de sorte à automatiser le déploiement des nouvelles mises à jour », explique Frédéric Salles qui a embauché 10 ingénieurs dont 4 qui s’occupent de l’infrastructure et 6 du logiciel superviseur disponible dans le Cloud. De quoi aider ses clients à lancer de nouvelles offres de télégestion et de télémaintenance. L’offre commerciale a démarré mi 2016.
Eliane Kan
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