A l’instar de la COP21, les six agences de l’eau françaises ont décidé de lancer des plans d’adaptation au changement climatique dans chaque bassin de l’Hexagone. Du côté de celui de la Seine-Normandie, une déclaration d’adaptation au changement climatique a ainsi été approuvée le 8 décembre 2016 par le Comité de bassin Seine-Normandie, signée à Paris le 1er février dernier. L’occasion de réunir les partenaires et acteurs concernés dont Jean-Louis Bianco, conseiller spécial du ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, François Sauvadet, président du conseil départemental de la Côte-d’Or et du comité de bassin Seine-Normandie, et Jean-François Carenco, président du conseil d’administration de l’Agence de l’eau Seine-Normandie. « Le changement climatique est le défi de notre siècle. Nous devrons le relever ensemble sur tous les plans : environnemental, économique, social, culturel et sanitaire », a indiqué Jean-François Carenco, qui exerce, notamment, les fonctions de préfet de la région d’Île-de-France, préfet de Paris et préfet coordonnateur de bassin.
L’impact du réchauffement climatique d’ici 2100
D’après l’Agence eau de Seine-Normandie, le réchauffement climatique et la fonte des glaciers changeront profondément le paysage et l’écosystème de cette région : l’eau va se raréfier, le climat se fera plus capricieux, les mutations de l’environnement seront bien plus extrêmes. Ainsi estime-t-elle qu’en 2100, le bassin connaîtra une augmentation d’environ 2°C de la température des eaux de surface. A cela s’ajoutera une baisse des précipitations d’environ 12%, baisse aussi de 10% à 30% des débits des rivières ou encore un déclin de 30% de la recharge des nappes. Et ce, dans un contexte où sécheresses exceptionnelles et pluies diluviennes s’alterneront beaucoup plus fréquemment.
Les engagements prévus
En conséquence, c’est toute la région qui sera fortement impactée dans son écosystème, ses infrastructures, et ses cultures. D’où la création d’une stratégie d’adaptation au changement climatique qui aura pour objectif de fédérer et de coordonner les différents acteurs, territoires et enjeux. Parmi les objectifs qui motivent les signataires, on retrouve la volonté de modérer la dépendance à l’eau et son recours systématique pour la consommation, la préservation de la qualité de l’eau, la protection de la biodiversité et des services écosystémiques. Mais aussi la prévention des risques d’inondations et de coulées de boues, ou encore l’anticipation de l’élévation du niveau de la mer. Pour cela, le projet a déjà prévu quelques actions concrètes telles que l’infiltration à la parcelle des eaux de pluie, la préservation des zones d’expansion des crues, le développement de systèmes agricoles et forestiers durables ou encore la végétalisation des espaces urbains. Un enjeu d’autant plus crucial que le bassin de la Seine est extrêmement urbanisé et cultivé, ne laissant que très peu de place aux forêts.
Ségolène Kahn
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