Infirmiers, médecins généralistes, sages-femmes, vétérinaires, pédicures-podologues… tous les professionnels de santé libéraux sont responsables des déchets qu’ils produisent. Et ce, jusqu’à leur élimination finale. Ces déchets présentent des risques infectieux, chimiques, toxiques mais aussi radioactifs. Il est essentiel qu’ils ne se retrouvent pas dans les filières de traitement des déchets ménagers où ils peuvent causer des accidents et représenter un danger pour les personnes en contact avec ces déchets.
1.600 tonnes par an
Il faut savoir que pas moins de 1 600 tonnes de déchets d’activités de soins à risques infectieux (Dasri) sont produits chaque année en Île-de-France par les professionnels de santé exerçant en libéral. C’est pourquoi la région Île-de-France planifie la gestion de l’ensemble des déchets produits et traités sur le territoire, dans une logique d’économie circulaire. En ligne de mire, elle vise le zéro déchet. Elle accompagne également les acteurs et les territoires dans leurs projets. En 2016, elle s’est engagée dans la mise en œuvre d’un dispositif « Île-de-France propre » visant à lutter contre les dépôts sauvages de déchets d’activités de soins à risques infectieux.
Trois types de déchets
Dans le cadre de la mise en œuvre du Plan régional d’élimination des déchets d’activités de soins (Predas), le Conseil régional d’Île-de-France et l’Agence régionale de santé Île-de-France ont souhaité travailler à la réalisation d’une plaquette pour sensibiliser les professionnels de santé libéraux à la gestion de ces déchets. Elle synthétise les informations relatives aux bonnes pratiques de tri, de conditionnement, de stockage et d’élimination des Dasri. A commencer par le tri de ces déchets vers les différentes filières en fonction de leurs caractéristiques. Par exemple, à côté des Dasri (déchets piquants, coupants, tranchants, on trouve les produits sanguins, les déchets anatomiques), les déchets spécifiques (amalgames dentaires, déchets chimiques, dispositifs implantables, médicaments périmés, radiographies, piles…) ainsi que des déchets assimilables aux ordures ménagères (Daom) qui proviennent des emballages, ustensiles à usage unique non souillés, restes de repas et autres déchets issus du nettoyage… En fonction de ces trois types de déchets, les professionnels de santé pourront utiliser trois types d’emballage : mini collecteurs rigides, sacs plastiques jaunes et, enfin, des caisses, fûts ou jerrican toujours en jaune. Ces contenants sont jaunes et portent le logo »Déchets d’activités de soins ».
Contractualiser avec un prestataire spécialisé
Afin d’assurer l’évacuation et l’élimination des Dasri, les professionnels de santé peuvent établir une convention avec un prestataire spécialisé dans la collecte et le traitement des déchets. Ou apporter volontairement leurs déchets dans un point de regroupement adapté pour recevoir les Dasri : bornes automatiques, déchetteries, laboratoires, établissements de santé, centres de santé… Là aussi, il faudra établir une convention. A noter : il existe désormais une filière exclusivement réservée aux Dasri perforants des patients en auto-traitement.
Erick Haehnsen
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