Porter un harnais de protection lorsqu’on travaille sur les toits, utiliser avec prudence les produits chimiques, se munir d’équipements de protection adaptés… Dans le monde du bâtiment, il est souvent difficile de convaincre les artisans de l’importance de la santé et de la sécurité au travail. Cette problématique est même devenue le fer de lance de trois grands organismes du BTP à savoir la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB), l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP) et l’Institut de recherche et d’innovation sur la santé et la sécurité au Travail (Iris-ST). Lesquels viennent justement de renouveler leur partenariat en faveur d’un plan de prévention des risques professionnels.
Les objectifs
A l’origine, ce partenariat a été créé en 2009 à l’initiative de Patrick Liébus, président de la Capeb, Paul Duphil, secrétaire général de l’OPPBTP et Jean-Jacques Chatelain, trésorier de l’Iris-ST. Il y est question de quatre objectifs fondamentaux. A savoir développer la prise de conscience des artisans au sujet de l’importance de la prévention des risques comme facteur de croissance pour l’entreprise. Il s’agit également de mieux évaluer les activités pratiquées au sein de l’entreprise afin de proposer des outils mieux adaptés. Comptons aussi la prise en compte des différents métiers lors du déploiement du dispositif de prévention. Ce qui passe par des études et observations des différentes tâches effectuées sur le chantier afin. Enfin bien sûr, les objectifs devront se calquer sur les évolutions éventuelles du Compte pénibilité (C3P) en aidant les artisans à s’y conformer.
Les moyens mis en place
A cet égard, un plan d’actions a été conçu afin de concrétiser ces objectifs. A commencer par la mise en place « d’ateliers DU », lesquels seront chargés de sensibiliser les artisans à la question de la prévention et de l’évaluation des risques dans la rédaction de leur document unique. Ajoutons à cela la réalisation d’études spécifiques qui auront pour but de passer au peigne fin les différentes conditions de travail et pratiques dans les entreprises afin d’en tirer des leçons en matière de prévention adaptée. En filigrane, le but étant d’aider les artisans à identifier les facteurs de risque à déclarer dans le Compte pénibilité et à adapter l’entreprise à ces changements.
« La Capeb, l’Iris-ST et l’OPPBTP donneront la priorité à une approche positive et incitative, faisant valoir le retour d’investissement des actions de prévention et établissant le lien entre prévention et performance de l’entreprise artisanale, souligne Paul Duphil. Les études métiers déjà en cours de réalisation avec les Unions nationales artisanales (UNA) de la Capeb permettront de comprendre les pratiques professionnelles et ainsi de proposer des solutions pragmatiques pour accompagner les artisans dans l’amélioration des conditions de travail de leurs salariés. »
Ségolène Kahn
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