Selon le baromètre Bruit de l’Ifop-JNA, le bruit continue de sévir en entreprise. Malgré de nombreux salariés impactés, les solutions mises en place restent insuffisantes.
Le bruit n’en a pas fini de nuire aux salariés. En témoigne la 7e édition de la campagne nationale Semaine de la santé auditive au travail qui s’est déroulée du 17 au 22 octobre. À cette occasion, l’institut de sondage Ifop-JNA a publié son baromètre Bruit qui illustre l’impact des nuisances sonores sur le climat social, les organisations et la santé. Interrogeant 1 118 salariés français, la Journée nationale de l’audition, milite pour intégrer l’audition parmi les facteurs clés de l’équilibre de santé au travail.
Le commerce particulièrement concerné
Premier constat, une forte proportion de salariés se sent concernée par les nuisances sonores. Ainsi la moitié des sondés se sent-elle gênée par le bruit au travail. Dans ce cadre, les 35-49 ans semblent les plus touchés comparé à leurs aînés de 50 ans et plus (57 % vs 46 %). Si la plupart des secteurs semblent concernés, le commerce voit ses salariés plus impactés que les autres ( 61 %). Devançant les secteurs traditionnellement décriés : agriculture, industrie et BTP.
Les comportements humains en cause
Parmi les sources de bruit les plus incommodantes, il ne s’agit plus seulement que des bruits extérieurs (35 %) dont on peut citer les travaux, embouteillages ou encore klaxons. En deuxième position viennent les comportements humains, notamment avec les allées et venues (28 %). En 3ème position, les sondés citent les conversations entre collègues (27 %) ainsi que les conversations téléphoniques (24 %) devant les matériels.
De l’agressivité dans les échanges
En conséquence, le sondage observe un impact néfaste sur l’ambiance de travail : elle est jugée responsable d’incompréhensions avec le management (48 % contre 36 % en 2019), de tensions au sein des équipes (41 % contre 31 % en 2019) et d’agressivité dans les échanges (45 % contre 32 % en 2019).
Augmentation du stress
Outre les répercussions professionnelles, les nuisances sonores impactent également la santé des collaborateurs. Elles sont sources de gêne de compréhension de la parole (48 %), de sifflements, bourdonnements dans les oreilles (39 %), voire dans certains cas extrêmes de surdités (34 %). Sont également évoqués, en proportion importante, les effets extra-auditifs du bruit (stress 56 % ; fatigue, lassitude 66 %).
Des solutions peu suffisantes
Du côté des solutions mises en place par les entreprises, le baromètre remarque qu’elles restent classiques et peu développées : il s’agit par exemple de protection individuelle contre le bruit (28 %), d’action de sensibilisation (20 %) ou encore de réaménagement des espaces existants (22 %). Au final, la moitié des actifs déclarent qu’au moins une de ces solutions a été mise en place.
Ségolène Kahn
Commentez