Fort d’un réseau de 78 caméras vidéo, le CSU de Poissy (78) intègre progressivement les différentes fonctionnalités de l’Intelligence artificielle de XXII. Au menu : détection des poids lourds qui passent par la ville malgré l’interdiction et des véhicules stationnés sur des places non autorisées… Et ce n’est qu’un début.
Avec près de 40 000 habitants, la ville de Poissy constitue un des principaux pôles industriels des Yvelines. En collaboration avec le bureau d’études Altetia et l’intégrateur NTI, la cinquième ville – en termes d’habitants – du département francilien a mis en place un réseau de 78 caméras de vidéoprotection mobiles et fixes, principalement des caméras d’Axis Communications, dans le cadre de son Plan de prévention des risques urbains (PPRU). Lequel s’appuie, outre le Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD), sur la police municipale ainsi que sur le centre de supervision urbain (CSU). L’année dernière, le maire de l’époque, Karl Olive (devenu député aux dernières élections législatives), avait fait appel à l’éditeur français XXII afin d’injecter les dernières technologies d’intelligence artificielle au service de la vision par ordinateur. « Objectif : renforcer la sécurité des Pisciacais et réguler le trafic des poids lourds », explique Patrick Ployart, responsable depuis 2015 du CSU qui emploie sept agents dédiés à la vidéoprotection pour un service 24h/ 7j.
Éviter le trafic de poids lourds en centre-ville
Si l’interdiction pour les poids lourds de circuler dans le centre-ville est clairement indiquée, certains conducteurs, malgré tout, contreviennent encore trop souvent. Grâce à la solution XXII Core de XXII, lorsqu’un poids lourd passe dans la ville, l’incident remonte désormais en temps réel vers la plateforme de gestion vidéo Security Center de Genetec qu’exploite le CSU. « Les agents de vidéoprotection sont alors en mesure d’en informer les agents de police municipale sur le terrain qui pourront immédiatement intercepter le conducteur », souligne Patrick Ployart qui est également adjoint au chef de service de police municipale de Poissy. Quant à l’analyse statistique que procure XXII, elle aide aussi le CSU dans ses décisions pour orienter plus intelligemment les poids lourds en dehors de la ville – notamment au travers d’une signalisation mieux adaptée – et pour informer les élus ainsi que les préfectures sur l’évolution de la situation.
En clair, l’IA valorise le réseau de caméras de vidéoprotection. Et ce, à plus d’un titre. « Nous allons plus vite dans nos recherches, en pointant directement sur les signets. Par exemple, la caméra installée dans le hall de la mairie nous indique quelles sont les personnes qui entrent en dehors des heures d’ouverture, indique Patrick Ployart. Autre usage de l’IA : lorsque des voitures sont stationnées sur des places interdites, l’analyse vidéo nous permet en temps réel d’envoyer une équipe et d’être ainsi plus réactifs. » Idem pour indiquer si les bâtiments publics dépassent leur limite d’occupation des locaux.
Une dizaine de licences ‘‘flottantes’’ pour toute la veille
« Nous intégrons les fonctionnalités de XXII au fur et à mesure sur toutes les caméras de la ville. Nous ambitionnons d’injecter de l’IA sur l’ensemble de notre territoire », poursuit Patrick Ployart. Pour l’heure, la ville a déployé une dizaine de licences ‘‘flottantes’’ sur son réseau de caméras vidéo. « Chaque licence comporte une vingtaine de compétences sachant que ce nombre augmente tous les six mois, détaille Nicolas de Crémiers, directeur marketing chez XXII. Et ces licences ne sont pas liées à une caméra en particulier. Mais à l’instant ‘‘t’’, toutes les licences peuvent agir simultanément sur dix caméras. » De cette manière, toutes les caméras bénéficient de la technologie d’IA à tour de rôle.
Intégrer de nouveaux objets 3D
À l’instar des autres clients de XXII, le CSU pisciacais remonte à l’éditeur les erreurs ou les échecs de ses algorithmes, mais pas les images ou les données. « Nous n’utilisons jamais les images réelles des CSU dans le but d’entrainer nos algorithmes d’intelligence artificielle. Néanmoins, pour y parvenir, nos propres équipes de tournage vidéo acquièrent les images réelles in situ. Ensuite, un Data Scientist va annoter celles qui sont sélectionnées pour catégoriser les objets à reconnaître au sein d’une scène, précise Souheil Hanoune, directeur de la recherche et de l’innovation chez XXII. L’utilisation de modèles 3D sert à ‘‘augmenter’’ nos jeux de données afin de gagner en performance lorsque l’acquisition de données s’avère insuffisante ou complexe. À ce moment-là, soit nous créons des modèles 3D originaux de ces nouveaux objets soit nous utilisons des librairies ouvertes de modèles 3D. C’est avec ces objets que nous ‘‘augmentons’’ nos images afin d’entraîner nos algorithmes à reconnaître par exemple un conducteur à trottinette qui passe de l’ombre au soleil. »
Une kyrielle de projets en vue
Aujourd’hui, le CSU expérimente de nouveaux usages intelligents de la vidéoprotection. Comme la gestion des dépôts sauvages d’ordures afin d’interagir plus rapidement avec le service de collecte de la ville qui pourra ainsi optimiser ses tournées de ramassage. Citons aussi l’identification de rodéos à moto ainsi que la gestion des sens interdits et des zones piétonnes dans le but de sécuriser les personnes. Enfin, la ville de Poissy envisage également d’introduire de nouvelles “compétences” d’IA telles que la détection de regroupements de personnes, l’analyse de jauges, la détection de comportements inhabituels ou encore la gestion des dérèglements météorologiques. Notamment pour lancer des alertes en cas de crue de la Seine.
Erick Haehnsen
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