David Laloum (Artorus) : « Faire le lien entre sécurité physique et NFTs »

Interview du PDG fondateur de la start-up Artorus qui établit un lien tangible et sécurisé entre ces pièces réelles, stockées dans des coffres-forts sécurisés, et leur identité virtuelle sous forme de NFT dans la blockchain.

Comment faites-vous pour passer de la sécurité physique aux NFTs ?

Nous maîtrisons l’ensemble de la chaîne de valeur, à la fois physique et digitale. Ensuite, nous nous appuyons sur nos partenaires du marché réel des métaux précieux. À savoir la société française Numiscorner, leader de la vente de pièces de collection, et le comptoir d’échange de métaux précieux GFI basé en Belgique. Ces derniers assurent le sourcing, l’expertise, le référencement et le stockage sécurisé des pièces placées en coffres forts audités. Puis, pour notre part, nous avons développé un savoir-faire exclusif qui nous permet d’authentifier un objet réel sur la blockchain, sous forme de NFT. Qui plus est, nous certifions le lien entre l’objet physique, la pièce d’or ou d’argent, et son entité virtuelle, le NFT.

Quel est l’avantage ?

De cette manière, l’objet matériel, la pièce d’or ou d’argent, devient un jeton digital unique et liquide, ouvert à la spéculation. L’utilisateur peut alors investir dans les métaux précieux ou collectionner d’authentiques pièces, en achetant simplement un NFT tangible. Autrement dit, l’étiquetage digital des pièces rend possible leur acquisition tout comme leur revente de façon instantanée. Un Louis d’or physique devient donc ‘‘liquide’’, tout en restant bien réel, à l’abri dans son coffre-fort ultra-sécurisé. Le tout, grâce à la sécurisation des transactions sur la blockchain et à la suppression des contraintes de transport et de stockage.

Quelle différence y a-t-il entre votre NFT et ceux qui défraient la chronique ?

Pour la plupart, les NFTs dont on entend souvent parler sont des représentations numériques de singes, de dinosaures ou d’autres fichiers photos ( au format png). Si leur valeur est liée à leur caractère exclusif, elle ne repose sur rien de tangible. Résultat, ces actifs sont extrêmement volatiles ! Citons ainsi la vente record d’une œuvre de Beeple, adjugée pour près de 70 millions de dollars chez Christie’s en mars 2021. Mais une chose est sûre : le marché des NFTs pèse actuellement, selon Reuters, plus de 21 milliards de dollars. Et d’après Grand View Research, il devrait connaître une croissance de de 33,9 % entre 2022 et 2030. La promesse d’Artorus, c’est de combler ce manque de matérialité de permettre au plus grand nombre d’investir sereinement au milieu de cet océan d’extrême volatilité. Surtout en cette période d’inflation, la digitalisation de pièces d’or et d’argent enrichit les NFTs avec du tangible : de l’or et de l’argent.

Le client peut-il récupérer sa pièce réelle ?

Oui. À tout moment.

Erick Haehnsen