Les nouveaux casques et lunettes de travail gagnent en légèreté et en ergonomie, tout en étant suffisamment protecteurs. Certains fabricants vont un cran plus loin en limitant l’impact environnemental de leurs produits avec des matériaux biosourcés.
Le port du casque et des lunettes faisant partie de la panoplie des opérateurs, le pourcentage des lésions de la tête reste relativement peu élevé. Pour 2019, elles concernaient 7 % des accidents du travail. Soit 29 226 accidents du travail, 1 175 nouvelles incapacités de travail, 35 décès dont 11 dans le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP). Cela représente néanmoins plus d’un million de journées perdues. Pour limiter ces risques, le code du travail impose le port du casque sur les chantiers de démolition (Art R4534-73), les travaux de montage, démontage et de levage de charpentes et d’ossatures (Art 4534-102), comme le rappelle le Syndicat national du marché de la prévention et de la protection (Synamap) qui a consacré un dossier au casque de protection dans son numéro de décembre 2021. Outre le BTP, les accidents de la tête, des yeux ou des oreilles sont aussi à déplorer dans d’autres secteurs tels que la métallurgie et le transport d’eau, du gaz et de l’électricité.
Nouveau casque pour électricien
Pour prévenir les risques de nature mécanique, électrique et thermique les fabricants d’équipements de protection individuelle (EPI) tels que Auboueix, Centurion, Infield Safety, MSA Safety, Singer Safety, Uvex, etc. étoffent régulièrement leurs gammes de casques et de lunettes avec des produits à la fois légers, confortables et design. A l’exemple d’Auboueix, une PME française qui conçoit des casques fabriqués en France à Ezy-sur-Eure. A l’occasion du prochain salon Expoprotection, l’entreprise présentera un nouveau casque polyvalent en ABS et au design moderne. Dédié à l’industrie et au BTP, celui-ci dispose d’embouchures de ventilation plus large aux couleurs personnalisables qui servent à aérer le casque afin de mieux supporter les chaleurs estivales. « Il sera proposé en six couleurs standard ainsi qu’en coloris spéciaux tels que le gris, bleu marine, jaune fluo et orange fluo », indique Fabrice Ferté, directeur commercial d’Auboueix. Ce casque dont le nom reste encore à déterminer se déclinera en différents modèles. Parmi lesquels, une version à jugulaire quatre points avec boucle flash qui permet de mieux ajuster le casque pour plus de confort et d’ergonomie. En matière de risque électrique, Auboueix s’adresse aux électriciens avec l’Idra3, un nouveau casque anti-arc électrique doté d’un écran classe 1 et classe 2. Dédié aux électriciens qui travaillent sur des postes avec des risques de court-circuit en basse tension, il sera doté d’une double calotte en ABS intérieure et extérieure arborant un écran encore plus protecteur au niveau facial et latéral.
Branches à base d’huile de ricin
En plus de réduire le poids et d’améliorer le design et l’ergonomie de leurs EPI, les fabricants cherchent aussi à répondre aux aspirations environnementales des porteurs. C’est du moins la démarche d’Uvex avec le casque Pheos Planet dont 30 % de la coque se compose de plastique biosourcé provenant de la canne à sucre.. En outre 50 % de la coiffe intérieure est constituée des rebuts de production issus des coques de casque. « Enfin, tous les emballages individuels sont fabriqués à partir de matières regranulées et sont issus de l’économie circulaire », indique Valérie Muller, responsable produit chez Uvex. Dans le même esprit, l’entreprise propose la gamme de lunettes de protection i-range qui s’adapte à tous les environnements de travail. Elles se déclinent en trois modèles conçus à base de matériaux recyclés et biosourcés. A l’instar des lunettes i-lite aux branches légères et sportives et qui offrent une vision dégagée à 360 degrés. Les branches fabriquées avec des matériaux plastiques issus d’huile de ricin, sont inclinables et se règlent à plusieurs niveaux pour un ajustement optimal et un maintien sans point de pression. Elles sont adaptées aux travaux d’assemblage simples. Citons aussi les lunettes-masques avec bandeau i-guard + qui protègent contre les intrusions tout en offrant une résistance aux impacts de 120m/s. Elles intéressent des opérateurs exposés à de fort risque de poussières, meulages, découpe avec des projections solides ou liquides. Notons enfin que la version i-guard + planet est conçue à partir de 19,8 % de matériaux recyclés selon la norme EN 14021.
Lunettes de sécurité pour verres correcteurs
Autre tendance forte, l’intégration de verres correcteurs dans les lunettes de protection. De quoi répondre au besoin des porteurs. Lesquels supportent mal de porter à la fois leurs lunettes de vue et des surlunettes. Ces dernières sont sources d’inconfort et donc d’insécurité pour le porteur. « En outre, elles génèrent un vieillissement prématuré des montures de ville qui sont en général très coûteuses », soulève Nicolas Bialy, directeur commercial d’Infield-Safety, filiale d’Essilor. Fort de ce constat, la PME propose une nouvelle paire de lunettes de sécurité à verres correcteurs dont le design s’inspire des lunettes de ville. La monture de couleur noire ou écaille offre une protection optimale latérale et en débord. « Par ailleurs, la hauteur des verres répond aux besoins des seniors qui portent des lunettes progressives », précise le directeur commercial d’Infield-Safety qui s’appuie sur un réseau de 800 opticiens partenaires.
Eliane Kan
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