Le constat de l’Organisation internationale du travail (OIT) est impitoyable : près de 2,3 millions de personnes meurent chaque année dans le monde en raison d’accidents du travail ou de maladies professionnelles. Soit une personne toutes les 15 secondes ! Face à ce constat, il apparaît nécessaire de repenser la santé et la sécurité au travail. « C’est même une priorité absolue », estime Olivier Touchais, responsable de la division sécurité générale chez Honeywell Industrial Safety. A cet égard, la campagne de l’OIT à l’occasion de la Journée mondiale pour la sécurité et la santé au travail, ce vendredi 28 avril 2017, met l’accent sur la nécessité cruciale, pour les pays, d’améliorer leur capacité à collecter et à utiliser des données fiables sur la sécurité et la santé au travail (SST).
160 millions cas de maladies professionnelles pourraient être évitées
Les employeurs doivent non seulement tenir compte de la sécurité de la main-d’œuvre, mais aussi de la santé à long terme de leurs salariés. Des données fiables sont essentielles pour identifier les niveaux d’exposition non seulement pour les substances potentiellement mortelles telles que le gaz mais aussi pour d’autres risques apparemment invisibles tels que les particules et le bruit excessif qui peuvent causer des dégâts permanents au fil du temps. « Or les travailleurs peuvent ne pas montrer de symptômes évidents du dommage causé jusqu’à ce qu’il soit trop tard pour que le traitement soit efficace », reprend Olivier Touchais. En conséquence, chaque année, 160 millions de cas de maladies non mortelles sont liées au travail, qui, dans la plupart des cas, pourraient facilement être évités en adoptant des mesures de contrôle efficaces basées sur les données. Afin d’aider les États Membres de l’OIT à améliorer leur capacité de collecte et d’utilisation de données fiables sur la SST, l’organisation a créé une boîte à outils avec des ressources pertinentes et des fiches d’information.
Saisir les données en temps réel
L’importance de saisir des données SST en temps réel réside dans le fait que les responsables de la sécurité peuvent avoir une vision de l’emplacement et de l’environnement d’un travailleur à un moment donné. En interprétant et en utilisant ces informations critiques, les employeurs peuvent répondre plus rapidement et efficacement à une menace pour la sécurité du travailleur. Par exemple, les données pourraient être utilisées pour prendre les bonnes décisions sur le rythme de travail afin que le niveau d’exposition d’un travailleur pendant un moment particulier de son service soit réduit.
Les technologies connectés à l’honneur
« La technologie connectée, qui fournit aux responsables de la sécurité des données plus intelligentes, leur permettra d’identifier les risques pour les travailleurs avant qu’il ne soit trop tard et de prendre des décisions mieux informées qui peuvent conduire à des améliorations continues de la santé et de la sécurité, fait valoir Olivier Touchais. Cette approche permet également aux responsables de la sécurité d’accéder à de vastes flux de données qui peuvent les aider à évaluer si les travailleurs possèdent la bonne formation pour l’utilisation de leur équipement de protection. » Ils peuvent également utiliser ces informations pour s’assurer que la protection d’un travailleur est à jour, bien entretenue et adaptée à leurs besoins.
Erick Haehnsen
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