Productivité oblige, dans les sites industriels, les mines ou les chantiers de construction, les machines, engins autonomes et autres robots collaboratifs vont progressivement se multiplier. D’où la nécessité de prendre des mesures en amont afin d’éviter les risques de collision avec les personnes présentes à proximité. Des solutions existent. Parmi lesquelles la création d’un cheminement propre aux piétons, la mise en place de barrières de sécurité, sans oublier les systèmes de détection périmétrique. Embarqués à bord des engins de chantier, ceux-ci ont pour vocation d’alerter leur conducteur. Parmi les technologies disponibles, citons les détecteurs à ultrasons, les radars, les lasers, les badges, etc. Sans oublier les caméras à reconnaissance morphologique. Le principe consiste à relier une caméra à une unité centrale. Equipée d’un écran, cette dernière analyse l’image et alerte le conducteur si elle détecte une silhouette.
Détection dans un rayon de 8 mètres
C’est justement ce que propose le français Arcure avec sa caméra 3D Blaxtair conçue pour fonctionner dans des environnements sévères tels que l’industrie, les chantiers ou les mines. Point fort, cette solution de détection périmétrique s’appuie sur des algorithmes de reconnaissance vidéo développés il y a une dizaine d’années par le CEA-List, partenaire de la PME. A la différence des systèmes concurrents, elle n’alerte le conducteur que si elle identifie un piéton dans un rayon de 8 mètres. « Ce qui écarte les fausses alarmes », fait valoir Franck Gayraud, cofondateur et directeur général d’Arcure, société installée à Pantin (Seine-Saint-Denis). Créée en 2009, cette PME compte 20 salariés. Parmi lesquels, 7 ingénieurs en R&D. Les 2/3 sont spécialisés en intelligence artificielle, notamment en Deep Learning. De quoi améliorer la reconnaissance morphologique des piétons, quelle que soit leur posture.
Fabrication en Normandie
En plus de sa caméra 3D pour la détection des piétons, Arcure propose une caméra de recul et une solution reposant sur des badges pour éviter les collisions engin-piéton ou engin-engin. Ces solutions sont fabriquées à Evreux (Eure) dans une usine ouverte par la PME qui, en 2016, a levé 2,5 millions d’euros auprès d’investisseurs. « Depuis la commercialisation des produits, nous avons déployé 1.800 systèmes dont 600 en France et le reste à l’étranger, principalement au Japon », indique le directeur général d’Arcure. 80 % des produits vendus sont déployées dans des usines et le reste sur des chantiers et des mines. Parmi ses clients, citons Areva, Colas, EDF, Vinci et Veolia. Grâce à son avance technologique et sa connaissance du secteur, l’entreprise compte atteindre les 10 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2019.
Eliane Kan
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